Originaire de Chiang Mai, Narong Tananuwat est depuis le 18 juin le premier consul honoraire du Royaume de Belgique à officier à Chiang Mai.
Homme d’affaires influent à Chiang Mai, Narong Tananuwat est incollable sur les liens historiques qui unissent les royaumes de Belgique et de Thaïlande ou sur la légende qui entoure la statuette la plus célèbre de Belgique, le Manneken Pis! Un intérêt pour la Belgique qui lui est venu au cours de son premier voyage dans la capitale de l’Europe il y a une vingtaine d’années.
D’un voyage en Belgique au poste de consul honoraire, il n’y a qu’un pas ou presque à en croire le quinquagénaire. Lepetitjournal.com/chiang-mai l’a rencontré dans ce qui sera prochainement son bureau pour accueillir les Belges deux fois par semaine, The Kannas Serviced Appartment. Sa fille y assurera le rôle de secrétaire et l’assistera également dans ses fonctions de consul honoraire.
Pouvez-vous vous présenter aux Belges en quelques mots ?
Je suis né à Chiang Mai, j’ai étudié à l’université de Chiang Mai en comptabilité et technologie de l’information avant de reprendre l’affaire familiale dans l'ameublement. Depuis, j’ai fait beaucoup de choses, j’ai des participations dans 14 entreprises parmis lesquelles The Kannas, Rimping, Meechoke Plaza, Modernform, ou encore ViewMall. J’ai été secrétaire général et président de la Chambre de commerce de Chiang Mai. Après, j’ai repris des études et j’ai étudié au Collège de la défense nationale, la plus haute institution de Thaïlande. Quand j’ai réalisé tout cela, je n’avais que 46 ans et je me suis dit que je voulais donner à ma ville, participer au développement de ma ville natale donc j’ai fait partie des conseils de plusieurs universités de Chiang Mai. Je suis toujours membre du conseil de l’université de l’université de Maejo. Et puis il y a l’entreprise sociale “Chiang Mai City Development” pour réfléchir aux opportunités pour développer la ville, étudier les problèmes. Parmi les priorités, il y a la pollution, le développement d’un réseau de transports publics et la crise économique due aux mesures pour lutter contre l’épidémie du coronavirus.
Êtes-vous déjà allé en Belgique ?
J’y suis déjà allé trois ou quatre fois. Dès ma première visite, il y a 20 ans, j’ai été assez impressionné par ce pays. Quand vous regardez la situation géographique de la Belgique, elle est au coeur de l’Europe, mais c’est un tout petit pays! Et le monument le plus important de la capitale est une toute petite statue : le Manneken Pis. Je me suis dit qu’il y a une certaine dérision chez les Belges. Et en même temps, si on regarde la Belgique, elle est quand même numéro 1 pour son chocolat, ses diamants et son ingénierie comme en témoigne le pont de l’amitié belgo-thai au dessus de l’intersection entre les routes Rama IV et Wittayu à Bangkok.
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Entre la Belgique et la Thaïlande, il y a également beaucoup de connexions avec d’une part l’amitié qui a lié le roi Baudouin de Belgique et le roi Bhumibol, et d’autre part des liens plus anciens qui remontent au roi Rama V. Le Belge Gustave Rolin-Jaequemyns fût le conseiller général du Royaume du Siam, c’est lui qui, en coulisse, à aider à protéger la Thaïlande des autres puissances étrangères. Tous ces aspects font que j’ai toujours eu une grande estime pour la Belgique. Et là, je suis consul honoraire du Royaume de Belgique!
Comment avez-vous été choisi pour être le consul honoraire de Belgique ?
L’ancien consul honoraire de Belgique à Lampang, le Dr Nirand m’a recommandé auprès de l’ambassade de Belgique à Bangkok. Le Dr Nirand était arrivé à son terme et l’ambassade souhaitait avoir un représentant à Chiang Mai, ils cherchaient une personnalité connue, avec des compétences en communication et de bonnes relations avec les officiers et représentants du gouvernement. C’est comme cela que je me suis retrouvé candidat à ce poste.
Quand le précédent ambassadeur Philippe Kridelka m’a demandé si je connaissais la Belgique, ses spécialités, son histoire, les relations entre la Thaïlande et la Belgique, etc. Je me suis dit, mais c’est incroyable, car je connais relativement bien la Belgique, grâce à mes voyages là-bas.
Que pouvez-vous dire de votre rôle en tant que consul honoraire ? Est-ce que le fait d’être Thaïlandais vous permet de certifier les documents des Belges ?
J’ai été nommé consul honoraire en janvier 2020 par le roi Philippe de Belgique et le 18 juin par le roi Rama X. La nouvelle ambassadrice, Sybille de Cartier doit venir prochainement pour terminer d’officialiser le début de mon mandat et pour inaugurer les bureaux.
Depuis ma nomination, j’ai déjà eu deux formations par l’ambassade de Belgique, je vais pouvoir certifier certains documents et pour d’autres bien sûr, il faudra toujours passer par Bangkok, comme pour les passeports.
Connaissez-vous la communauté belge de Chiang Mai ?
Actuellement, je connais assez peu de Belges de Chiang Mai. C’est une petite communauté qui selon l’ambassade doit compter entre 400 et 500 personnes. L’année dernière, l’ambassadeur Philippe Kridelka lors de sa visite à Chiang Mai avait organisé un dîner avec la communauté belge, il y avait une quarantaine de personnes. Les Belges sont assez différents des Néerlandais. Quand vous invitez 100 Néerlandais, ils arrivent à 150. Vous invitez 100 Belges et seulement 40 sont présents! Pourtant ce sont des pays très proches au niveau géographique, mais il y a quelque chose de plus artistique ou bohème dans la façon de vivre des Belges, un peu comme les habitants de Chiang Mai.
Après, cela fait déjà deux ans que j’aide l’ambassade de Belgique pour intervenir quand il y a des accidents qui impliquent des Belges ou quand l’un d’entre eux se retrouve en prison.
Vous faites également partie du comité de l’Alliance française de Chiang Mai, avez des affinités particulières avec la culture francophone ?
Malheureusement, je ne parle que très peu français, je vais essayer d’étudier un peu plus cette langue.
J’ai été surpris quand le président de l’Alliance française de Chiang Mai, Poksak Nilubol, qui parle français parfaitement, m’a proposé de faire partie du comité. Je respecte beaucoup cette organisation, elle participe à développer la connaissance du français à Chiang Mai et puis je connais bien Thomas Baude, il a notamment enseigné le français à mon épouse. En fait, si je peux aider, je veux le faire, c’est un honneur pour moi.
Avez-vous un message à faire passer auprès de la communauté belge de Chiang Mai ?
Bienvenue à tout le monde. Dès que j’aurai ouvert les bureaux, je vais faire de mon mieux pour aider et être présent auprès des Belges et de la communauté.