La Thaïlande est en bonne voie pour accueillir à partir de l’année prochaine le championnat du monde de Formule E. C’est la ville de Chiang Mai, connue pour ses problèmes de smog, qui a été choisie
Le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin a affirmé dimanche à la presse que la ville de Chiang Mai accueillerait très certainement en début d'année prochaine l’une des courses du championnat du monde ABB FIA Formula E.
Le chef du gouvernement s’exprimait depuis Chiang Mai, où des responsables de l’organisation du championnat étaient venus pour une tournée d’inspection des sites possibles afin d’évaluer la faisabilité du projet.
Les deux sites proposés pour accueillir le championnat du monde de monoplaces électriques sont le parc Rajapruek au sud-ouest de la ville, et le stade des 700e ans de Chiang Mai, situé au nord-ouest.
L’annonce du Premier ministre thaïlandais intervient après son voyage en France, début mars, au cours duquel il a rencontré des dirigeants du championnat pour exprimer l’intérêt de la Thaïlande dans l’organisation d’un tel événement.
Le riche homme d’affaires devenu chef de gouvernement en août dernier estime que participer au championnat FE offrira à la Thaïlande la double opportunité de relancer son tourisme -et en particulier celui de Chiang Mai qui peine à se relever de la crise du Covid-, et de couronner ses ambitions de devenir un pôle majeur de fabrication de véhicules électriques.
La Thaïlande a déployé de gros efforts ces dernières années pour attirer des constructeurs de véhicules électriques internationaux et inciter son marché domestique à adopter le véhicule électrique (VE) à grands renforts d’aides gouvernementales. Le gouvernement précédent s’était fixé comme objectif de faire en sorte que le VE représente 30% de la production automobile de la Thaïlande d'ici 2030.
Selon le Bangkok Post, les commandes de véhicules électriques depuis fin 2023 auraient atteint 40% du total des commandes de voitures.
Une grande fête du VE juste avant la saison des fumées
Srettha Thavisin a assuré que la course aurait lieu au plus tard en février. Cela correspond à la fin de la haute saison touristique, juste avant que Chiang Mai entre dans la triste période du smog, lorsque les niveaux de pollution atmosphérique dans cette province montagneuse atteignent des sommets, faisant fuir une partie des touristes et des expatriés.
Smog : Chiang Mai en haut du classement des villes les plus polluées au monde
Le Nord de la Thaïlande connait en effet chaque année des épisodes de smog intense entre février et mai, avec des indices de qualité de l’air (AQI) élevés reflétant des taux de pollution jugés dangereux pour la santé.
Ce que beaucoup appellent "la saison des fumées" est imputé à la combinaison de plusieurs facteurs, humains (brûlis, feux de forêts) et météorologiques (temps sec et sans vent).
Même si Chiang Mai, en tant que pôle urbain de la région, y ajoute l’accumulation des émissions de véhicules, la raison principale de cette pollution atmosphérique reste les feux de forêts provoqués le plus souvent, volontairement ou involontairement, par des paysans locaux.
Cette année toutefois, il semblerait que les efforts des autorités pour empêcher les brûlis et combattre les incendies aient porté quelques fruits si l’on en juge par l’arrivée plus tardive que d’habitude de la pollution et par les taux de particules dans l'air moins élevés.