La ville de Chiang Mai s’est réveillée vendredi dans un brouillard de pollution qui lui a valu de se trouver en haut du classement IQAir des villes du monde ayant une mauvaise qualité de l’air
Chiang Mai a regagné vendredi son bien triste titre de championne du monde de la pollution atmosphérique, surpassant des poids lourds de la catégorie telles que Calcutta en Inde, Lahore au Pakistan, ou encore les villes chinoises.
Le moins que l’on puisse dire est que la "Rose du Nord" ne baignait pas vraiment dans des senteurs florales avec, à 7 heures du matin, un indice de qualité de l’air (AQI) de 200 et des taux de particules de moins de 2,5 microns - les redoutables PM2,5 - dépassant les 170 microgrammes par mètre cube (µg/m³) d’air, soit près de sept fois au-dessus du seuil de dangerosité fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le Doi Suthep, la montagne dominant Chiang Mai, était complètement masqué vendredi matin.
Les particules de moins de 2,5 microns de diamètre, appelées PM2,5, sont un mix de microgouttelettes et de particules solides pouvant être constituées par de la poussière, de la suie ou encore de la fumée. Elles sont si petites qu’elles peuvent se loger profondément dans les poumons et pénétrer dans le sang, présentant un certain nombre de risques pour la santé.
Selon l’OMS, le niveau d'exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 µg/m³. Il s'agit de l'une des principales mesures sur lesquelles est basé l'indice de qualité de l'air utilisé par l’application IQAir.
Les autorités thaïlandaises ont pour leur part fixé le seuil sanitaire à 37,5 µg/m³.
Le Nord de la Thaïlande connait chaque année des épisodes de smog intense entre février (parfois janvier) et mai, avec des indices AQI élevés correspondant à un air jugé "malsain" voire "dangereux".
Smog : La Thaïlande enregistre quatre fois moins de points chauds qu’en 2023
Cette pollution saisonnière est arrivée cette année plus tardivement que d’habitude dans le Nord qui a par ailleurs bénéficié d’une saison fraîche prolongée.
Ce que beaucoup appellent "la saison des fumées" est imputé à la combinaison de plusieurs facteurs, humains (brûlis, feux de forêts) et météorologiques (temps sec et sans vent).
Même si Chiang Mai, en tant que pôle urbain de la région, y ajoute l’accumulation des émissions de véhicules aggravée par l’effet de cuvette dû aux montagnes environnantes, la raison principale de la pollution atmosphérique reste les feux de forêts locaux. Les émissions provenant des pays voisins comme la Birmanie, où les brulis et feux de forêts associés vont également bon train en cette période de l’année, peuvent parfois aussi aggraver la situation dans cette zone frontalière.
D’ailleurs, au-delà du seul classement des villes, la province rurale voisine de Mae Hong Son affichait vendredi à 8 heures des taux de PM2,5 dépassant les 200 µg/m³ d’air, selon le site https://pm25.gistda.or.th/ de l'Agence de développement des technologies géospatiales et spatiales (Gistda).