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À Takeo, un atelier de fleurs séchées

À Takeo, Khmer Flower House transforme des feuilles de maïs en fleurs séchées. L’initiative offre un revenu d’appoint à 16 familles et suscite l'intérêt notamment pour le Nouvel An chinois.

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Photo from Khmer Flower House
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 30 janvier 2025

Dans le district de Tram Kak, dans la province de Takeo, Khmer Flower House transforme des feuilles de maïs en fleurs séchées. L’initiative, lancée en 2020, implique 16 familles de la commune de Ou Saray.

« La plupart des artisans sont des agriculteurs âgés », explique Vong Heragnniyuth, cofondateur du projet.

 

« L’agriculture reste leur activité principale, mais la fabrication de ces fleurs leur permet de compléter leurs revenus pendant leur temps libre. »

 

Un savoir-faire artisanal et des matériaux naturels

L’atelier propose près de 20 modèles de fleurs séchées, dont le Romduol, la fleur nationale du Cambodge. Outre les feuilles de maïs, il utilise des feuilles de Corypha, de palmier et d’autres plantes locales.

Chaque semaine, les artisans se retrouvent pour partager leurs techniques, faire bouillir et teindre les feuilles, et perfectionner leurs gestes.
« Les habitants ont déjà de l’expérience dans l’artisanat », note Heragnniyuth. « Nous leur apportons un cadre et des conseils pour affiner leur technique. »

 

 

Photo from Khmer Flower House
Photo from Khmer Flower House

 

 

Un intérêt croissant durant le Nouvel An chinois

L'entreprise adapte ses créations aux célébrations du Nouvel An chinois. Ses compositions florales sont utilisées pour les offrandes, les cadeaux et la décoration.

« Avant, les gens achetaient surtout des fleurs fraîches ou artificielles », observe Heragnniyuth. « Maintenant, ils s’intéressent à ces fleurs séchées en feuilles de maïs. »

L’atelier privilégie les matières premières locales, une alternative aux décorations généralement issues de l’importation.

Une production exigeante

Le travail commence par la sélection des feuilles de maïs. « Nous en collectons dans toute la province de Takeo, mais seules 30 % sont utilisables », précise Heragnniyuth. Le séchage dépend des conditions météorologiques : des feuilles trop humides ou trop sèches ne conviennent pas.

Le processus a évolué. « Auparavant, fabriquer un vase demandait beaucoup de temps », explique-t-il. « En organisant mieux les étapes – collecte, tri, cuisson, teinture et pliage – nous avons gagné en efficacité. »

Les fleurs sont ensuite envoyées à Phnom Penh, où elles sont assemblées en compositions prêtes à être vendues. Elles se conservent plus d’un an si elles restent à l’abri du soleil et de l’humidité.

 

 

Photo from Khmer Flower House
Photo from Khmer Flower House

Un public en demande

Les clients apprécient l’originalité des fleurs séchées. « Nous n’avons pas la prétention de proposer les plus beaux modèles, mais nous travaillons avec des matériaux locaux », souligne Heragnniyuth.

Le prix peut surprendre, mais il reflète le travail minutieux réalisé à chaque étape. « Nos clients comprennent mieux notre démarche lorsqu’on leur explique le processus », ajoute-t-il.

Pour lui, l’essentiel est ailleurs.

« Ceux qui achètent nos compositions ne se contentent pas d’un objet décoratif, ils soutiennent aussi les artisans de Takeo. »

 

Photo from Khmer Flower House
Photo from Khmer Flower House

 

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis la traduction de cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.

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