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Lake Clinic Cambodia, des bateaux-dispensaires sur le Tonle Sap

Le fondateur de l'ONG, Jon Morgan crédit : Marion JoubertLe fondateur de l'ONG, Jon Morgan crédit : Marion Joubert
Le fondateur de l'ONG, Jon Morgan crédit : Marion Joubert
Écrit par Marion Joubert
Publié le 14 mars 2019, mis à jour le 16 mars 2019

Les habitants des villages flottants du lac Tonlé Sap ont un accès aux soins limité. Depuis 2007, les bateaux-cliniques Lake Clinic Cambodia leur apportent un soutien médical et psychologique.

Certains villages flottants du lac Tonle Sap sont particulièrement éloignés des villes, et par conséquent, des hôpitaux et dispensaires. Les habitants de la communauté la plus isolée doivent parcourir une centaine de kilomètres pour atteindre les portes du premier hôpital gouvernemental. Endettés, ils n’osent pas dépenser davantage d’argent dans les transports et ont peur que leurs biens matériels soient volés en leur absence. L’organisation Lake Clinic Cambodia est née en 2007 afin de leur venir en aide.  

L’ONG fournit aux villageois des services de santé en les soignant et en effectuant de la prévention. « Nous nous occupons de ceux qui sont malades physiquement et mentalement mais pas seulement. Éduquer les familles est tout autant essentiel. On encourage les mères à utiliser de l’eau filtrée par exemple » indique Jon Morgan, directeur et fondateur de l’organisation. Lake Clinic Cambodia est, d’après lui, la seule ONG qui effectue ce type de mission.

La moitié des patients de la clinique sont des enfants, qui « bien souvent ont un système immunitaire fragilisé à cause de leur état de malnutrition », explique-t-il.

L’idée de mettre en place une clinique spécialisée qui délivrerait des soins de qualité semblable à ceux d’un hôpital, a germé en 2007. « Au début, raconte Jon Morgan, nous nous occupions uniquement des villages flottants touristiques une fois par mois ». Sa rencontre avec le chef du village flottant Tiger’s Mouth lors d’un rassemblement entre ONG l’a convaincu d’intervenir auprès des communautés plus éloignées. « Il a posé la question “qui va aider mon village ?”, j’ai directement répondu que je le ferai », précise-t-il.

La clinique regroupe aujourd’hui quatre docteurs, tous cambodgiens. Parmi les 25 membres qui travaillent quatre jours par semaine, 23 sont Cambodgiens. « Je ne souhaite pas que l’ONG dépende d’expatriés », insiste Jon Morgan.

Lake Clinic Cambodia  a construit deux cliniques flottantes sur le lac et une, stratégiquement placée à côté de la rivière. L’organisation s’occupe actuellement de neuf villages, soit environ 12 000 personnes et oeuvre en partenariat avec les guérisseurs-sorciers traditionnels des communautés afin de ne pas créer de conflits.

Afin de suivre leurs patients avec plus d’efficacité, l’organisation a digitalisé l’année dernière l’ensemble des dossiers médicaux. « Avant il fallait transporter à chaque fois 700 kilos de papiers. En plus d’être encombrants, les documents ont été exposés à l’humidité et aux insectes. » Une initiative qui reste en cours de développement : « On ne capte pas toujours internet sur le lac. Il faut maintenant que nous rendions l’information accessible hors ligne. »  

photo cv annecy
Publié le 14 mars 2019, mis à jour le 16 mars 2019

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