Édition internationale

Repositionnement militaire mais restrictions à la frontière khméro-thaïe

Après des heurts meurtriers à la frontière, les tensions s’apaisent mais la Thaïlande durcit les conditions de passage avec le Cambodge.

parade militaire cambodgienneparade militaire cambodgienne
Célébration du 30e anniversaire de la fondation de la Brigade 70 à Phnom Penh, octobre 2024. (Photo de Sovannara/Xinhua)
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 9 juin 2025, mis à jour le 10 juin 2025

 

Le 28 mai 2025, un échange de tirs entre soldats cambodgiens et thaïlandais dans une zone frontalière disputée a coûté la vie à un militaire cambodgien. Cet incident a ravivé les tensions entre les deux pays, incitant à des mesures de sécurité accrues, tant militaires qu’administratives.

Face à cette escalade, la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a annoncé, dimanche 9 juin, un accord avec le gouvernement cambodgien pour repositionner les troupes dans les zones sensibles. Objectif : éviter toute confrontation future et rétablir des relations bilatérales normales. Le ministre de la Défense thaïlandais a confirmé que les positions militaires ont été ajustées conformément aux accords de 2024, dans un esprit de coordination et d’apaisement.

Du côté cambodgien, l’ancien Premier ministre et actuel président du Sénat, Hun Sen, a salué cette initiative. Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, il a souligné que les peuples des deux pays souhaitent « une paix durable » et non une nouvelle escalade militaire.

 

Frontières fermées ou restreintes : l’impact immédiat sur les populations

Malgré ces avancées diplomatiques, les conséquences pratiques de l’incident se font sentir. Dimanche 8 juin, le poste-frontière international de Poïpet (province de Banteay Meanchey) était submergé de voyageurs inquiets, Cambodgiens comme étrangers, tentant de franchir la frontière avant l’entrée en vigueur de nouvelles restrictions décidées unilatéralement par la Thaïlande.

Bangkok a en effet modifié les horaires d’ouverture de ses postes-frontières, désormais limités de 8h à 16h. Les points de passage bilatéraux ont, quant à eux, été purement et simplement fermés. Dès le 7 juin, plusieurs postes-clés comme Choam et O’Smach (province d’Oddar Meanchey) ainsi que Poïpet et Stung Bot (Banteay Meanchey) ont vu leurs accès suspendus sans préavis.

Si les discussions entre les autorités frontalières se poursuivent pour faciliter les passages, ces décisions unilatérales créent de l’incertitude et des files d’attente massives, affectant directement les échanges commerciaux et les déplacements transfrontaliers.

 

Une situation à surveiller de près

Alors que les autorités militaires semblent opter pour l’apaisement, les restrictions imposées aux frontières rappellent que la confiance reste fragile. Les échanges entre gouvernements, diplomates et commandements militaires se poursuivent, mais l’évolution de la situation dépendra de la capacité des deux pays à maintenir un dialogue constant — et à éviter tout nouvel incident.

 

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