Un nouvel échange de tirs a eu lieu le 7 décembre à la frontière. Le Cambodge accuse l’armée thaïlandaise, Bangkok dit avoir riposté. Les deux pays appellent au calme.


Un nouvel incident armé a éclaté le 7 décembre dans la zone frontalière entre la province cambodgienne de Preah Vihear et la province thaïlandaise de Si Sa Ket. Selon le Phnom Penh Post, les forces thaïlandaises ont ouvert le feu vers 14 h 15 à Prolean Thma, utilisant des armes légères, des roquettes B-40 et des mortiers de 60 mm. Le tir a cessé à 14 h 32.
La porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, affirme que les soldats cambodgiens n'ont pas riposté et ont immédiatement contacté leurs homologues thaïlandais pour exiger l’arrêt des tirs. Elle souligne que Phnom Penh a informé l’ASEAN Observer Team (AOT) et demandera l’ouverture d’une enquête afin de garantir « transparence, justice et exactitude ».
« Les forces cambodgiennes n’ont pas répliqué et continuent de suivre la situation avec prudence », a-t-elle déclaré au Phnom Penh Post.
Des versions divergentes côté thaïlandais
Le même jour, l’armée thaïlandaise a présenté une autre version. Le Second Army Region affirme que les premiers tirs seraient venus du Cambodge, à 14 h 16, contraignant les soldats thaïlandais à répondre « conformément aux règles d’engagement ».
Selon la presse thaïlandaise, deux militaires auraient été blessés, l’un à la jambe, l’autre à la poitrine.
Le porte-parole du gouvernement thaïlandais, Siripong Angkasakulkiat, a indiqué que le Premier ministre Anutin Charnvirakul suit la situation de près et a demandé à l’armée de prendre les mesures nécessaires pour « protéger la souveraineté nationale » et assurer la sécurité publique.
Phnom Penh dénonce une campagne de désinformation
Le ministère cambodgien de la Défense a condamné la diffusion par le Second Army Region d’informations jugées « fausses ».
Selon un communiqué repris par l’AKP, des messages publiés sur les réseaux sociaux thaïlandais affirmaient que le Cambodge aurait massé des armes lourdes le long de la frontière. Phnom Penh dément fermement :
« Les forces cambodgiennes n’ont entrepris aucune action violant le cessez-le-feu ou la Déclaration commune de paix », indique le ministère, qui accuse certains médias thaïlandais de vouloir « réactiver les tensions militaires ».
Le ministère réaffirme son engagement à respecter strictement les accords bilatéraux et à promouvoir une coopération visant à ramener la situation « à la normalité dans les meilleurs délais ».
Appels au calme et au respect du cessez-le-feu
Les autorités cambodgiennes insistent sur leur attachement au règlement pacifique des différends, dans le respect du droit international et des accords existants.
« Le Cambodge s’oppose à la menace ou à l’usage de la force et cherche une solution juste, durable et conforme au droit international », a rappelé Maly Socheata.
De part et d’autre de la frontière, les troupes restent en état d’alerte tandis que l’AOT est sollicitée pour clarifier les faits et éviter une escalade.
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