Lauréate de la 11e édition des Trophées des Français de l’étranger, Marie-France des Pallières est connue au Cambodge sous le nom à la fois respectueux et chargé de tendresse de “Mamy”. C’est ainsi que l’ont appelé des générations d’enfants qu’elle a sorti des décharges de Phnom Penh avec son mari Christian.
Ensemble, ils ont fondé en 1996 l’association "Pour un Sourire d’Enfant"
En 1995, cadre de l’entreprise IBM en préretraite, Christian est recruté pour diriger le bureau local d’une ONG basée à Phnom Penh. Pendant deux ans, il va développer l’aide pédagogique auprès des écoles du Cambodge d'après-guerre où tout est à reconstruire. Choqué par le nombre d’enfants des rues dans la capitale, il décide d’aller à leur rencontre.
C’est alors qu’il découvre en novembre 1995 la décharge municipale de Phnom-Penh. Là y vivent, travaillent et se nourrissent des centaines d’enfants dans des conditions « indignes de l’humanité ». Beaucoup meurent aussi écrasés par les bulldozers et les camions. Avec sa femme, Marie-France, ils décident immédiatement de « faire quelque chose ».
« Sans Marie-France, rien n'aurait été possible » a-t-il confié au micro de Xavier de Lauzanne pour son film documentaire “Les Pépites”.
Car Marie-France ne transige pas avec ses rêves. Elle a déjà d'ailleurs pris au mot Christian plus d'une fois. Quand il s'est agi de faire une chorale familiale qui allait se produire dans toute la France. Et surtout quand il fut question de partir avec leurs quatre enfants sur les routes de Katmandou dans un petit bus pour aller découvrir le monde.
La décharge de Phnom Penh
Sur la décharge vivent des milliers de personnes dans un état de misère absolue. Des centaines d'enfants, pieds nus, vêtus de loques, cherchent de quoi manger mains nues dans les tas d’ordures.
En décembre 1995, le couple mobilise parents et amis, vendent tous leurs biens en France et reviennent avec une petite somme qui leur permet déjà de nourrir quelques enfants. Ils construisent une paillote, pour que les enfants puissent s'asseoir et manger.
En 1997, sur un terrain situé à 1km de la décharge (pas trop loin pour que les enfants puissent venir à pied, pas trop proche pour ne pas subir les effluves et les mouches), ils construisent les premiers bâtiments de ce qui deviendra une école primaire et secondaire destinée aux chiffonniers. Car c’est ce que demandent les enfants : « un repas par jour et aller à l’école ». Pour Sourire d'Enfant (PSE) était née.
Pour un Sourire d'Enfant
Ils accueillent d’abord 10 enfants, puis 20, puis 40. En 1997, ils sont 250 à aller à l’école grâce à PSE. Aujourd’hui, près de 6.500 enfants sont pris en charge.
Grâce à PSE, ils sont plus de 12.000 à être sortis de la misère et de la maltraitance. 5.500 ont acquis une formation professionnelle et un emploi.
Un tel investissement et de si beaux résultats ont valu à l'association d’être lauréate du Prix des Droits de l’Homme de la République française. Le directeur du Programme Alimentaire Mondial de l’ONU l’a cité comme étant un exemple mondial. Quant à Marie-France, elle déclare être " heureuse d’avoir eu la chance de pouvoir participer à changer toutes ces vies si mal démarrées".
Le 24 septembre 2016, Christian des Pallières s’éteignait à l’âge de 84 ans.
Le 10 juin 2021, Marie-France des Pallières, fondatrice de Pour un Sourire d'Enfant (PSE), a reçu la décoration de Commandeur de l'Ordre du Mérite pour le travail effectué depuis 25 ans avec son mari en faveur des enfants les plus pauvres du Cambodge.
Jusqu’au 27 avril 2023, Mamy va continuer une tournée entamée en février, pour témoigner de son engagement en faveur des enfants les plus démunis du Cambodge. Vous pourrez la rencontrer le 05 avril à Lyon, le 18 à Levallois-Perret, le 19 à L'étang-la-Ville, le 20 à Montfort l’Amaury, le 25 à Woluwe-Saint-Lambert et le 27 à Luxembourg.
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