La troupe francophone d’impro Les Improhoks célèbre ses 15 ans avec un spectacle unique à Station 350, mêlant théâtre d’improvisation et musique live. Rencontre avec Delphine Gayet Seng.


Les Improhoks fêtent leurs 15 ans à Phnom Penh
Née en 2010 à Phnom Penh, la troupe d’improvisation théâtrale Les Improhoks soufflera ses 15 bougies le 14 juin prochain avec un spectacle festif à Station 350. Une célébration placée sous le signe de la créativité collective et de la générosité, fidèle à l’esprit de la troupe depuis ses débuts. Rencontre avec Delphine Gayet Seng, l’une de ses membres fondatrices.

Une aventure née d’un coup de sonnette
« Tout a commencé en 2010, quand Alex a frappé à la porte de Jim », se souvient Delphine. À l’époque, elle travaille en maternelle au Lycée Français René Descartes. Alex, passionné de théâtre d’improvisation, propose de monter une troupe francophone à Phnom Penh. Très vite, Delphine embarque dans l’aventure. Un appel à volontaires est lancé via Le Cambodge Soir. Parmi les premiers à répondre, Magali, qui mettra en scène le tout premier spectacle.
« Ce premier spectacle était écrit à partir d’improvisations réalisées en atelier. Ce n’était pas encore du match d’impro classique, mais une forme de création collective issue du jeu improvisé. »
De l’écriture à l’impro pure
Après deux spectacles montés entre 2010 et 2011, la troupe connaît une période de pause, avant de renaître sous une autre forme : celle de l’improvisation pure, inspirée des matchs d’impro francophones. Avec Alex à la manœuvre, la troupe multiplie les échanges régionaux : « On a rencontré Bangkok, Ho Chi Minh… on a joué là-bas, on les a reçus ici. »
Ces rencontres se poursuivront jusqu’en 2019, juste avant la crise du Covid.
L’impro, une philosophie du lâcher-prise
Quand on demande à Delphine trois mots pour définir l’impro, elle répond sans hésiter : « Lâcher-prise, écoute, connivence. »
« Lâcher-prise, parce que l’impro, c’est laisser venir les idées sans se censurer. Écouter les autres et s’écouter soi-même. Et la connivence, parce que jouer ensemble demande une vraie complicité. »
Une troupe ouverte, créative… et gratuite
Aujourd’hui, Les Improhoks continuent de faire vivre l’improvisation à Phnom Penh à travers des formats variés : matchs, cabarets d’impro courtes, spectacles longs à fil conducteur – comédie musicale, murder party…
« Ce qui nous distingue peut-être dans la région, c’est que tous nos spectacles sont gratuits ou à participation libre. C’est un choix depuis le début, pour rester accessibles à tous. »
Même les ateliers sont gratuits quand les locaux le permettent. « Nous répétons tous les mardis de 18h30 à 20h30 à F3 – Friend Future Factory. Quand le lieu est payant, on demande juste une petite cotisation. »
Une dynamique collective et croissante
Avec une vingtaine de membres plus ou moins assidus, la troupe connaît aujourd’hui un véritable dynamisme. Chacun peut proposer ses idées et créer un spectacle, dans un esprit de grande liberté. « Il y a une vraie liberté de participation et de création. On vient quand on peut, on propose quand on veut. » Résultat : Les Improhoks proposent désormais presque un spectacle par mois.
Un anniversaire en musique
Pour célébrer ces 15 ans, la troupe proposera un spectacle spécial, accompagné pour la première fois… de musiciens en live ! « La troupe des Phnompenhers nous accompagnera en direct. Et après le spectacle, ils enchaîneront avec un concert. Le tout, bien sûr, à prix libre. »
Le rendez-vous est donné le 14 juin à Station 350, pour une soirée qui mêlera théâtre, improvisation et musique dans une ambiance festive.
Les fondateurs n’oublient pas les débuts
Delphine tient à mentionner celles et ceux qui ont lancé cette aventure : « Jim, Caro, Maga, Alex, Mela, Paul, Raquel… On était huit au tout début. Quinze ans plus tard, l’esprit est toujours là. »

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