Hier, 5 août, le Premier ministre Hun Manet a lancé la construction du canal Funan Techo un événement qu’il a qualifié « d’historique », qui reliera Phnom Penh au golf de Thaïlande.
Selon le Premier ministre, le canal renforcera l'économie et le commerce national et international.
Ce projet, l'un des projets d'infrastructure emblématiques de l'ancien Premier ministre Hun Sun, dont s’était justement l’anniversaire hier. Le gouvernement veut en faire un outil d’indépendance et un objet de fierté nationale.
Le Premier ministre Manet a déclaré :
Ce projet a suscité le plus grand nationalisme au sein du peuple cambodgien depuis la victoire de 1979 sur les Khmers rouges.
Un projet à 1,7 Milliard de dollars
Le projet est un partenariat public-privé avec la China Road and Bridge Corporation sous un régime de Construction-Exploitation-Transfert. Les investisseurs cambodgiens contribuent à 51 % du financement.
Hun Manet à déclaré, « Le projet, qui a fait l'objet d'un processus de rédaction de 26 mois, profitera également au système d'irrigation, à l'écosystème, à l'agriculture et au développement le long de son parcours. »
Sa construction devrait durer quatre ans.
Un canal aux objectifs économiques
Aujourd’hui, environ un tiers des cargaisons à destination et en provenance du Cambodge transitent par les ports vietnamiens via le Mékong. Les autorités espèrent que ce chiffre tombera à environ 10 % une fois le canal terminé.
Le canal réduira considérablement les coûts et le temps de transport par voie navigable, générant entre 88 millions et 570 millions de dollars par an. De plus, le ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche prévoit une production annuelle de poissons de 540 tonnes.
Quelques réticences
Le Cambodge, le Laos, le Vietnam et la Thaïlande sont signataires de l'accord de 1995 sur le Mékong, régissant la distribution des ressources du fleuve.
Le Cambodge a informé la Commission du Mékong de ses plans, mais le Vietnam demande plus d'informations. Phnom Penh soutient que le projet n'affecte qu'un affluent du Mékong et ne nécessite donc qu'une notification déjà soumise.
Les écologistes quant à eux mettent en garde depuis longtemps contre les risques posés par les projets d'infrastructure, la pollution, l'extraction de sable.
Partant du Sud de Phnom Penh, le canal rejoindra la mer dans la province de Kep.