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Soieries du Mékong : entreprise sociale, art ancestral et french touch

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© Soieries du Mékong
Écrit par Raphaël FERRY
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 19 novembre 2017

Soieries du Mékong s’apprête à bientôt célébrer le premier anniversaire de sa boutique siem reapoise. C’est l’occasion de se pencher sur le travail et les motivations de cette entreprise sociale peu ordinaire.

 

Soieries du Mékong, qu’est-ce que c’est ?

Soieries du Mékong, c’est avant tout une histoire de rencontres… Le projet est né en 2001 de la rencontre des ONG : d’Espoir en Soie et Enfants du Mékong. Ensemble, elles ont décidé de réintroduire le savoir-faire traditionnel du tissage de la soie à Banteay Chhmar, en créant une école pour jeunes femmes. Cette région isolée souffre d’un important exode rural vers la Thaïlande.

Soieries du Mékong est une entreprise sociale et solidaire. Notre mission est de favoriser l’autonomisation des femmes à Banteay Chhmar en leur offrant un travail durable. Pour y parvenir, nous les formons à l’art de tisser de manière traditionnelle. Nous leur permettons ainsi de valoriser un savoir-faire ancestral, tout en leur garantissant un salaire et de bonnes conditions de travail.

 

 À combien de femmes fournissez-vous du travail ?

Depuis 2001, nous avons formé et accompagné une centaine de tisserandes leur permettant ainsi d’accéder à l’indépendance financière et à l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, nous soutenons plus de soixante-dix familles du village. Nous employons une soixantaine de femmes dans différents métiers : des coloristes, des tisserandes, des couturières... Nous avons aussi une équipe de préparation des métiers à tisser, une équipe technique et de management.

Nous nous engageons également auprès des artisans et de leur famille en améliorant leurs conditions de vie en leur proposant du travail tout au long de l’année, en les rémunérant dans des conditions équitables (salaire supérieur au revenu moyen/habitant au Cambodge de $107) en remboursant 80% de leurs dépenses médicales, en leur assurant 90 jours de congés durant la maternité et une aide financière et en les aidant à monter en compétences grâce à des formations continues régulières.

 

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© Soieries du Mékong

 

Le travail de la soie est un art traditionnel cambodgien, avez-vous introduit de nouvelles techniques, de nouvelles façons de faire ?

Soieries du Mékong, c’est l’alliance d’un savoir-faire cambodgien traditionnel et de la « French Touch ». Une des missions de l’entreprise consiste à réintroduire un savoir-faire ancestral disparu pendant le régime des Khmers Rouges. Toutefois la rencontre avec Sophie Hykes, styliste française, en 2008 a marqué un tournant pour Soieries du Mékong. Spécialiste du tissage, Sophie nous a apporté son style aux nouvelles créations permettant ainsi d’allier l’élégance « à la française » avec l’art du tissage ancestral, en associant le fil de soie aux fils de coton, de lin, de laine ou de cachemire.

 

Pourquoi avez-vous ouvert une boutique à Siem Reap ? Avez-vous d’autres idées de développement ?

La boutique de Siem Reap a été ouverte en décembre 2016 afin d’apporter une meilleure visibilité à la marque, mais aussi une certaine notoriété et crédibilité auprès de nos clients. Avant sa création, les produits étaient vendus principalement depuis la France et notre site internet. Il nous semblait cohérent d’ouvrir notre première boutique en propre à Siem Reap, au cœur même de notre projet social, en complément du showroom de Banteay Chhmar.

Aujourd’hui, la marque Soieries du Mékong est présente dans une vingtaine de points de vente, en France et en Asie. L’équipe basée en France continue de rechercher de nouveaux grands partenaires en France, en Allemagne et en Italie. Nous renforçons également notre présence en Asie, d’abord au Cambodge mais aussi à Singapour et à Hong Kong. Nous avons le projet d’ouvrir une nouvelle boutique à Phnom Penh.

 

Quels sont vos objectifs à terme ?

Aujourd’hui, notre objectif est d’optimiser notre autonomie financière, de réinvestir nos bénéfices dans l’amélioration des conditions de travail et de recruter de nouvelles tisserandes et couturières. Enfin nous voulons vendre plus, pour produire plus, pour former et recruter de nouvelles tisserandes et couturières. Nous avons aussi l’objectif d’ouvrir une école de couture pour élargir notre gamme d’accessoires.

 

Infos pratiques :
La boutique est ouverte tous les jours de 10h à 19h à Kandal Village
668, Hap Guan St, Krong Siem Reap

Raphael Ferry
Publié le 19 novembre 2017, mis à jour le 19 novembre 2017

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