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A Siem Reap, l’inclusion des aveugles et malvoyants par le cécifoot

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Un ballon de cécifoot. Photo fournie
Écrit par Pierre Motin
Publié le 25 juin 2019, mis à jour le 25 juin 2019

Métrisak Moun, un Franco-Cambodgien de 29 ans, entraîne à Siem Reap la première équipe cambodgienne de cécifoot, un football adapté pour les aveugles et malvoyants, avec l’ONG Soulcial Trust.

Reconnu par les structures de jeux paralympiques, le cécifoot est un football pour aveugles et malvoyants. Deux équipes de cinq joueurs s’affrontent autour d’un ballon équipé d’une clochette, accompagnés par une personne qui les guide. Avec Soulcial Trust, une ONG qui encourage l’inclusion des personnes en situation de handicap, Métrisak Moun a créé il y a un an et demi une équipe d’une vingtaine de jeunes aveugles et malvoyants - 9 filles et 11 garçon entre 6 et 18 ans - tous élèves de la fondation Krousar Thmey. « Nous avons commencé avec deux ballons, indique Métrisak Moun. Aujourd’hui, nous avons sponsorisé un terrain, réussi à obtenir des buts, et les chaussures sont arrivées il y a peu. Le projet a réellement pris vie. » Le Franco-Cambodgien de 29 ans espère pouvoir faire participer ses joueurs à des compétitions dans le futur, et peut-être faire reconnaître son équipe comme la première sélection nationale de cécifoot cambodgienne.

« Nous avons quelques talents, particulièrement motivés et courageux. Aucun élève ne connaissait ce sport, mais désormais nous avons une vraie cohésion d’équipe. Tous ont acquis une énorme confiance en eux, s’enthousiasme Métrisak Moun. Alors qu’en France tout est structuré pour les malvoyants, au Cambodge les personnes aveugles sont presque cachées. »

 

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L'équipe de cécifoot montée par Métrisak Moun. Photo fournie

 

Métrisak Moun n’en est pas à son premier projet en faveur des jeunes Cambodgiens. Originaire de Normandie, il vit et travaille à Siem Reap depuis deux ans et demi, mais s’y rend régulièrement depuis six ans pour aider avec quelques amis un groupe d’enfants d’un village aux alentours de Siem Reap. « Je revenais tous les trois ou quatre mois ici, et je voyais ce qui pouvait améliorer leur quotidien, les réintégrer dans leurs familles. Le fait de parler khmer m’a beaucoup aidé à mieux travailler avec les enfants et leurs parents, et à créer une relation de confiance. » Métrisak Moun a décliné la devise de la république française ses différentes activités solidaires : « La liberté c’est la musique, l’égalité le cécifoot, et la fraternité mon travail avec les enfants du village. »

Pour Métrisak, un des enjeux principaux est de travailler avec les communautés locales pour faire en sorte que les Cambodgiens aient accès à la culture. Dans cette optique, il a participé à la création en février dernier d’un festival de musique et de danse, le Solidart Festival. Désormais, le Franco-Cambodgien s’est mis en quête de fonds et bonnes volontés pour créer une médiathèque gratuite en khmer à Siem Reap. « L’accès aux livres est crucial pour que la jeune génération prenne son envol, souligne Métrisak Moun. En France, on a la chance d’avoir cet accès aux connaissances, c’est quelque chose que j’ai envie de partager. »

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Publié le 25 juin 2019, mis à jour le 25 juin 2019

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