Vendredi 30 novembre, l’Institut français du Cambodge accueillera Raphaël Seyfried, le créateur des travel rolls, des rouleaux sur lesquels il dessine sa découverte du Cambodge depuis plusieurs années.
Quand on le rencontre à la terrasse du bistrot de l’Institut français du Cambodge, Raphaël Seyfried est catégorique. « Je ne suis pas un artiste, je suis illustrateur », insiste-t-il. Ce Français de 36 ans, originaire de la campagne alsacienne et féru de voyages, dessine au crayon et à l’aquarelle depuis plusieurs années le quotidien des Cambodgiens sur de longs rouleaux, au fil de ses périples dans le royaume.
Après plusieurs années passées à travailler en tant qu’architecte paysagiste en Suisse, Raphaël Seyfried décide de voyager. Après plusieurs mois en Albanie, il passe par la Grèce, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, puis le Cambodge. Arrivé dans le royaume, il commence à dessiner sur de longs rouleaux de papiers, à la manière de Jack Kerouac pour le manuscrit de Sur la route. Après plus d’un an de voyage au Cambodge durant lequel il dessine dans les endroits où il se rend, sans objectif, et alors qu’il ne lui reste plus que l’argent pour payer un billet de retour en France, Raphaël décide fin décembre 2015 de réaliser 200 reproductions de ses dessins, imprimés sur des rouleaux de toile de 1m50 de long et 15 cm de large, et d’essayer de les vendre sur le marché, à 20 dollars la pièce. En deux semaines, il vend tout son stock.
« J’en avais assez de dessiner sur de petits formats, c’est pour cette raison que j’ai choisi de dessiner sur de longs rouleaux, qui symbolisent la route, le voyage ». Raphaël Seyfried voyage à moto dans tout le Cambodge, dessine in situ, et a généralement besoin de trois à quatre heures pour finir un dessin.
Les travel rolls sont vendus 25 dollars l’unité, un prix rendu possible par des coûts de production réduits au Cambodge. Pour l’illustrateur, qui comptabilise désormais 30 mètres de dessins, il est important que ses rouleaux de voyage restent financièrement accessibles. « J’ai fait quelque chose que j’aurais voulu pouvoir trouver et acheter lors de mon voyage au Cambodge ». Après avoir publié plusieurs séries de rouleaux numérotés et une carte du Cambodge, Raphaël a rassemblé ses dessins en deux tomes - le premier centré sur les temples d’Angkor, le second sur l’est du Cambodge - et prévoit de publier l’année prochaine un troisième et dernier tome sur l’ouest du pays.
Raphaël a trouvé l’inspiration de ses dessins dans la vie quotidienne des Cambodgiens. « Je pense que nous sommes tous fascinés par la façon de penser des Khmers, leur système D, et les contrastes que l’on peut trouver dans le pays, confie le dessinateur. Pourquoi ne ressent-on pas la même chose en Thaïlande ou en Australie ? Je pense que si beaucoup de gens éprouvent une attraction inexplicable pour le Cambodge, cela est dû à un décalage par rapport à nos repères. Il y a des milliers de choses à prendre de ce pays, c’est ce que j’essaie de transmettre avec mes dessins. »
Avant de quitter le Cambodge, Raphaël Seyfried s’est fixé un objectif : publier ses dessins sous la forme d’un très long rouleau, dont les textes seront traduits en anglais mais aussi en khmer, afin qu’il puisse être distribué dans les écoles cambodgiennes. S’il ne se voit pas nécessairement réaliser des rouleaux dans d’autres pays, le dessin restera. « En ce moment, je suis plutôt attiré par les grands espaces, les steppes, les pays sauvages, comme on peut trouver en Mongolie ou en Asie centrale. »
Vendredi 30 novembre à 18h30, Raphaël Seyfried présentera à l’Institut français du Cambodge un rouleau de voyage illustrant la devise de l’institut « Vivre les cultures », disponible en édition limitée.
Les rouleaux de voyages peuvent être achetés sur le site http://travelroll.fr. A Phnom Penh, ils sont notamment distribués au 240, à la Plantation, à la Tea House, à Estampes de Phnom Penh et à Amazing Cambodia Aeon Mall. A Siem Reap, ils sont disponibles à la boutique Trunkh.