Dans "Une chance amère", Alice Dumas Kol lève le voile sur le silence meurtri de sa mère et de sa grande-mère et leurs combats intérieurs pour s’élever malgré le déracinement et la misère.
Enfermée entre les quatre murs de son T2 de Créteil, Lok Yé regarde une cassette de comédie musicale khmère, une histoire d’amour à l’eau de rose. Sa petite-fille, Alice, lui rend visite après l’école. Elle s’installe sur un tabouret en plastique avec une part de gâteau au pandan et observe cette petite grand-mère silencieuse. Elle voit ses épaules affaissées, son corps qui plisse, lui donnant un air de boule crémeuse. Mais elle ne perçoit pas encore la violence à l’intérieur.
Des années plus tard, elle sent la nécessité de se plonger dans le récit familial pour questionner les femmes qu’ont été sa grand-mère et sa mère, prisonnières d’un passé traumatisé par l’exil forcé. Arrivées en France en 1975 après avoir fui le Cambodge, elles garderont toujours dans leurs corps la mémoire de la guerre et la transmettront aux générations suivantes.
Loin des stéréotypes et des préjugés, l’auteure nous offre une véritable photographie de la psychologie tourmentée de ces réfugiés sud-asiatiques qui ont choisi la France comme terre d’accueil.
Alice Dumas Kol est née à New York en 1989 et a grandi à Paris. Elle y exerce son métier de psychanalyste après avoir travaillé pour le ballet Preljocaj plusieurs années. Une chance amère est son premier roman.