Le festival des Kleng Ek, les cerfs-volants géants du Cambodge

Le festival des Kleng Ek aura lieu du 27 au 29 décembre à Siem Reap. Ce sera l’occasion d’admirer ces cerfs-volants traditionnels cambodgiens. Parmi les 27 types de cerf-volants khmers recensés, les klaeng ek sont remarquables pour leur taille. Faits de bambou, ils mesurent environ 2,2 mètres d’envergure et 2,4 mètres de long. Leur fabrication est un art transmis à travers les âges.

Le Cambodge conserve une tradition du cerf-volant. Ces appareils sont fabriqués par les habitants avec des matériaux naturels, bien que des cerfs-volants utilisant des matériaux synthétiques existent désormais.

Les bambous qui les composent doivent être fendus et soigneusement séchés au soleil pendant environ un mois. Ils sont ensuite trempés dans de l'eau pendant 5 jours avant d'être à nouveau séchés pendant deux semaines. Une fois le bambou traité, l'assemblage ne prend qu'environ 3 jours. Chaque pièce doit être équilibrée et calibrée. Pour ce faire, les artisans les taillent petit à petit jusqu'à ce qu'elles soient parfaites.

Lorsqu'ils planent, les klaeng ek produisent un son distinct grâce à leur « langue », une lamelle sonore. En de rares occasions, les cerfs-volistes du passé pouvaient produire sept notes différentes en fonction de la taille de la langue du cerf-volant et de la force du vent.

La langue est faite de rotin. Sa fabrication requiert de la patience. Comme pour un instrument de musique, le son varie en fonction de la longueur, de l'épaisseur et de la rigidité du rotin. En général, une langue plus courte et plus fine produit un son plus grave et vice-versa.

La légende khmère de Thon Chey raconte comment cet homme ingénieux échappa aux mains de l’empereur de Chine grâce à l’invention du cerf-volant musical, qu’il aurait tant fait voler qu’il fut libéré pour qu’il laisse les oreilles du souverain en paix.

Les villageois font traditionnellement voler leurs cerfs-volants au début de la saison sèche, lorsque les agriculteurs ont moins de travail et quand les vents se lèvent. Une superstition khmère veut que le malheur s’abatte sur une famille si un cerf-volant tombe sur le toit de sa maison. Les lucanistes préfèrent donc s’éloigner des villages.

Source : Cambodianess