Depuis mars, Alexandra Herbel a été nommée pour reprendre la direction de la Chambre de Commerce Franco-Cambodgienne. Nouvelles priorités, nouveaux buts ? LePetitJournal.com a rencontré la nouvelle dame de ces lieux pour en savoir plus.
Alexandra fait tout de suite sensation : élégante, souriante, posée et organisée, on la voit évoluer dans son travail aussi à l'aise que si elle avait toujours été là. Autour d'elle, une équipe motivée, et certainement, motivante en retour. Il faut dire qu'elle n'en est pas à son coup d'essai. Si cela reste la première fois qu'elle récupère les rênes d'une chambre de commerce ; par le passé, Alexandra a souvent endossé le rôle de manager, autant aux Etats-Unis, à New York, qu'en Europe, à Berlin et Paris.
De la suite dans les idées
Alexandra n'a pas la prétention de révolutionner les activités de la Chambre de commerce à Phnom Penh. Elle continue de développer les idées qui ont montré leur succès, comme les divers rendez-vous mensuels, les rencontres Open Bar et le très attendu Forum des Carrières, dont la sixième édition aura lieu les 12 et 13 juin. Cependant, la nouvelle directrice essaie d'améliorer les mêmes recettes en ajoutant sa touche personnelle. Le Forum des Carrières, habituellement accueilli dans les salles du Mondial, se tiendra cette année à Koh Pich, un grand espace sur l'île du diamant, qui, selon les mots d'Alexandra "convient mieux aux standards de ce genre de rencontres, et à la visibilité que l'on veut offrir aux entreprises". Par ailleurs, le changement de lieu permettra la venue de nombreux autres participants, notamment l'ambassade américaine. Un aspect des échanges qu'Alexandra est la première à développer.
Culture et mixité
Née de mère française et de père allemand, Alexandra a grandi dans un mélange des cultures, d'autant plus qu'elle a poursuivi ses études aux Etats-Unis. Cette qualité lui permet de mieux comprendre la nécessité de renforcer tous les liens entrepreneuriaux existants au Cambodge, et pas seulement les liens franco-cambodgiens: "Nous sommes une chambre de commerce franco-cambodgienne, mais pas française au Cambodge, ce qui signifie que tous nos services doivent être bilatéraux". Alexandra veut par-là entrainer la CCFC vers la création de relations plus soutenues entre tous les secteurs d'activités et toutes les nationalités.
Dès lors, la CCFC a décidé de s'impliquer plus directement dans les 'government private sector working groups', qui visent à réunir les responsables du secteur privé auprès des membres du gouvernement pour discuter des projets et des lois. Cette initiative, jugée la plus performante du genre par la Banque Mondiale, est encore gérée par cette dernière qui souhaite peu à peu transférer ses compétences aux acteurs locaux. La CCFC pourrait être l'un d'eux, en particulier pour représenter et défendre les intérêts des PME.
L'avenir
Outre les entreprises 'vertes', qui bénéficient d'une commission rien que pour elles, la EEI (Environnement, Energie, Impact), la directrice en collaboration avec la mission économique de l'Ambassade de France organise déjà pour le mois de Novembre la ?'semaine Française, semaine Française du luxe''. Le projet cherche à convaincre les entreprises du luxe qu'elles ont leur place au Cambodge et à faire connaître la French Touch aux Cambodgiens. Cette semaine devrait s'articuler autour d'évènements 'In' organisés par la mission économique et la CCFC et un programme 'Off' organisé par les membres qui le souhaitent. Au programme du 'In', entre autres, défilés de mode, expositions, salon des créateurs, et gala de la CCFC.
Consciente de l'évolution du paysage entrepreneurial, Alexandra souhaite développer les commissions de la CCFC et des groupes de discussions: "Il est clair que parmi les freins au développement se trouve l'absence d'échange et de communication sur les nouveautés développées par les entreprises autant pour les biens que pour les services". Développer les entreprises c'est aussi favoriser de nouvelles approches dans les ressources humaines. Pendant le Forum des Carrières, elle espère notamment faire comprendre aux jeunes Cambodgiens qu'ils ont les capacités et la possibilité d'accéder à des postes élevés lors des recrutements actuels et/ou de bénéficier d'une ascension professionnelle au sein d'une entreprise. Jusque là, ces questions restaient ignorées ou leur semblaient hors de portée. Ce faisant, la CCFC montre bien sa volonté d'inclure au maximum les Cambodgiens dans le développement économique de leur propre pays.
Poussée par les arguments d'Alexandra, la CCFC devrait bientôt quitter le sous-sol du Cambodiana Hotel pour intégrer de nouveaux locaux plus aérés au 33 de la rue Sothearos. Une amélioration de la communication visuelle qui pourrait bien marquer symboliquement les prémices d'un nouveau départ pour la Chambre, à la hauteur des ses nouvelles ambitions.
Elodie LLanusa (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) vendredi 28 mai 2010
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