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Exposition de hol pidan au Musée national du Cambodge

Hol PidanHol Pidan

Mme Phoeurng Sackona, ministre de la Culture et des Beaux-Arts, présente lors de la cérémonie d'ouverture a expliqué que cette exposition permettra au public de mieux comprendre les valeurs et les usages traditionnels du hol pidan. Elle a également fait part de ses inquiétudes concernant la transmission de ce savoir-faire, face au vieillissement des tisserandes professionnelles et au manque de littérature sur ce sujet. 

Hol pidan
Mme Phoeurng Sackona, ministre de la Culture et des Beaux-Arts. Photo : Rin Ousa

Le Hol Pidan où l’art du tissage cambodgien 

L’ikat est populairement utilisée pour concevoir les célèbres motifs « Hôl ». Signifiant « nouer » en indonésien, c’est une méthode particulière de teinture par ligature sur les fils de trame avant le tissage. Il faut donc bien évaluer la quantité de fils utilisés et leur positionnement car c’est la juxtaposition des fils correctement teints qui créera le motif. Les fils de trame sont posés sur un cadre, noués par endroits, puis passés dans des bains successifs de teintures naturelles. Les parties nouées sont préservées de la teinture et c’est ce qui donnera une forme complexe d’une grande finesse au motif une fois les nœuds retirés. Ces fils sont ensuite reportés sur des bobines et passés sur une chaîne de tissage.

Traditionnellement, les tissus ikat possèdent des motifs compliqués et sophistiqués symbolisant richesse et prestige. Certaines pièces font intervenir différentes couleurs et représentent des scènes historiques. 

Cette technique fut poussée au rang de discipline artistique au Cambodge, demandant beaucoup de temps, de patience et d’habileté lors de sa confection. Le Pidan est considéré comme l’ikat le plus compliqué et raffiné. Il s’agit d’un ornement mural destiné aux cérémonies religieuses et présentant divers motifs tels que des temples, des scènes de la vie de Bouddha, des Apsaras, des nagas. Certaines pièces de Pidan, en particulier les plus anciennes, possèdent des motifs uniques qui ne se répètent jamais sur toute leur longueur, de véritables trésors de patience et d’ingéniosité. 

Hol Pidan
Hol Pidan. Photo : Rin Ousa

Ainsi, l'exposition vise à sensibiliser le public, en particulier les jeunes, à la compréhension et à la promotion du hol pidan. Il faut des mois pour en tisser un. La plupart des tisserands sont des femmes qui mémorisent l’histoire pour tisser les motifs. Les hol pidan sont généralement suspendus dans les pagodes des villages, lors des cérémonies religieuses. Les Khmers ne les portent pas car ils considèrent qu'ils sont destinés au divin.

Évolutions et nouveaux défis de l’artisanat khmer 

Aujourd'hui, le rôle de hol pidan n'est plus aussi étroitement associé aux croyances religieuses. Les jeunes en achètent et les accrochent dans leur maison, leur bureau ou dans les lieux touristiques. 

Chhay Visoth, directeur du département des musées, a expliqué que l'exposition visait à mettre en lumière les inquiétudes des tisserandes face aux défis que représente le maintien de la production de hol pidan dans un contexte de diminution du nombre d'acheteurs et de vieillissement des tisserandes. 

"Il y avait autrefois 415 pièces de textiles au Musée national du Cambodge. Malheureusement, plus de 300 pièces ont disparu pour des raisons obscures après la fin du régime des Khmers rouges", a expliqué Chhay Visoth. "Il ne restait plus qu'une partie des collections après la libération du 7 janvier 1979. Grâce à la générosité des donateurs nationaux et étrangers, le nombre de hol pidan est passé à 72 piéces depuis 2008. En août 2023, 41 hol pidan ont été donnés au musée national par l'équipe du projet japonais du ministère de la Culture et des Beaux-Arts", a-t-il ajouté.

La Sokheng, conservateur de peinture au Musée national, a déclaré que cette exposition temporaire visait à montrer l'évolution des hol pidan khmers.

"Autrefois, le hol pidan était suspendu à l'intérieur d'un temple ou d'un sanctuaire. En raison de son prix élevé, il n'est plus couramment acheté à des fins religieuses”, a expliqué La Sokmeng."De nos jours, les personnes à revenu moyen ou élevé qui peuvent se permettre d'en acquérir, les achètent pour les accrocher au mur, dans un cadre. Le prix varie en fonction de la taille. Les hol pidan avec une histoire complète peuvent coûter entre 500 et 600 dollars, tandis que les petits pour la décoration d'une maison peuvent coûter entre 100 et 200 dollars. Le hol pidan est l'un des plus anciens artisanats khmers. Bien que nous ne sachions pas exactement quand il a été créé, le mot "pidan" apparaît dans les inscriptions en sanskrit au moins depuis le XIIe siècle", a-t-il expliqué.

Grâce à la collaboration entre le musée national et des organisations, trois expositions ont été organisées sur le thème "Hol pidan Khmer", "Revival of the tradition of weaving the Hol pidan Khmer" et "Khmer tradition of weaving the Hol pidan Khmer : conservation and development", respectivement en 2010, 2014 et 2016.

Les visiteurs peuvent parcourir cette exposition tous les jours de 8h à 17h. Elle est divisée en trois thèmes principaux, hol pidan et décoration, hol pidan et bouddhisme, et hol pidan et innovation.

Sources : Cambodianess et Carnets d'Asie

Informations pratiques
Fini le21juin

Jusqu'au 21 juin à 17:00

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