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Les maisons flottantes ne sont plus tolérées à Phnom Penh

destruction des villages flottants à Phnom penhdestruction des villages flottants à Phnom penh
Écrit par Raphaël FERRY
Publié le 14 juin 2021, mis à jour le 14 juin 2021
PHNOM PENH--La mairie a donné quelques jours de plus aux personnes vivant sur le Mékong pour retirer leurs maisons-bateaux. Le gouvernement vietnamien exprime ses inquiétudes.
 
 
Le 2 juin, l'administration de Phnom Penh a annoncé un plan de démantèlement ou de relocalisation des maisons flottantes, des fermes piscicoles et des hangars à bateaux ou de toute autre structure non réglementée et illégale dans le fleuve Tonle Sap à Phnom Penh. 
Les autorités cambodgiennes ont demandé aux ménages qui s'y trouvaient de déménager dans un délai de sept jours, en précisant qu'elles démantèleraient tous les ouvrages illégaux sur le fleuve passé ce délai,
 

Quelques jours pour démonter sa maison flottante

 
La décision du gouvernement de Phnom Penh affecte environ 700 familles, dont beaucoup sont d'origine vietnamienne.
 
La raison invoquée pour cette relocalisation est que les habitants des villages flottants "affectent gravement la biodiversité de l'eau, nuisent à la qualité de l'eau, polluent l'environnement et affectent la beauté de Phnom Penh, ainsi que la santé des personnes qui utilisent de l'eau impure."

Le Vietnam est attentif

 
"Le Vietnam accorde une attention particulière à cette information", a déclaré Lê Thị Thu Hằng, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse jeudi.
 
L'ambassadeur du Vietnam au Cambodge, Vu Quang Minh, a exprimé son mécontentement parce que les autorités de Phnom Penh causaient de grandes difficultés aux personnes vivant dans des maisons flottantes, notamment dans le contexte du Covid-19.
 
 
"Ces personnes vivent là depuis plus de 40 ans et ont des permis de résidence légaux"
a t il déclaré
 
Lê Thị Thu Hằng a indiqué que lors d'une réunion bilatérale avec son homologue cambodgien, le ministre vietnamien des Affaires étrangères Bui Thanh Son a demandé au Cambodge de continuer à résoudre le statut juridique des personnes d'origine vietnamienne.
 
Le Vietnam a suggéré aux autorités cambodgiennes de :
"garantir les droits et le bien-être de la communauté vietnamienne, et de permettre aux personnes concernées de retrouver rapidement la stabilité, de conserver leur travail actuel ou de se reconvertir dans une autre activité appropriée et d'avoir un accès complet aux services essentiels"
"Le Vietnam comprend les politiques socio-économiques du Cambodge et la nécessité de protéger son environnement, mais nous espérons également que la réinstallation suivra une feuille de route raisonnable et pratique, et que de nouvelles zones d'installation seront aménagées avec des infrastructures essentielles", a ajouté Mme Hằng.
 
Le Khmer Times rapporte que le 9 juin le porte-parole de la mairie, Met Meas Pheakdey, a déclaré que la mairie avait donné quelques jours de plus aux personnes pour déplacer leurs biens, mais il n'a pas pu confirmer le nouveau délai.
 
Les autorités ne veulent pas prendre de mesures administratives immédiates qui pourraient endommager les biens des personnes vivant sur la rivière, a-t-il dit.
 
Selon Reuter, l'ethnie vietnamienne est le groupe minoritaire le plus important du Cambodge, comprenant près de 50 000 familles, soit plus de 180 000 personnes, selon les données du gouvernement cambodgien.

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