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Diversité et éclectisme pour le Festival Photo Phnom Penh 2018

Oliver Culmann-minOliver Culmann-min
Oeuvre d'Olivier Culmann. Crédits : Olivier Culmann
Écrit par Victor Bernard
Publié le 2 octobre 2018, mis à jour le 1 novembre 2019

Le 5 octobre s’ouvrira l’édition 2018 du festival photo de Phnom Penh. Cette année encore, la diversité de la programmation promet une exposition passionnante et particulièrement éclectique.

Soutenu par l’Institut français du Cambodge (IFC), le ministère de la Culture et des Beaux-Arts et le ministère de l’Education cambodgiens, le festival de photographie est devenu un rendez-vous culturel majeur de la capitale du royaume. Toujours à la tête de la création artistique, son fondateur, Christian Caujolle, a réuni cette année quatorze artistes photographes qu’il a décidé d’exposer dans différents lieux symboliques de Phnom Penh.

Toute une ville sensible à la photographie

Comme à l’accoutumée, l’IFC et le centre Bophana accueilleront une partie des expositions dans leurs galeries intérieures. Mais cette année, Les organisateurs ont mis un point d’honneur à investir d’autres lieux, notamment en extérieur afin de démocratiser l’événement et de permettre aux populations locales d’être confrontées avec l’art d’une façon inhabituelle. Koh Pich, l’île chantier de la capitale accueillera quatre artistes qui y seront exposés en extérieur. Selon M. Caujolle, l’attractivité de l’île phnompenhoise pour les jeunes Cambodgiens, qui s’y retrouvent régulièrement, permettra au festival de toucher une nouvelle frange de la population khmère, sa jeunesse.
Pour sa neuvième édition, le festival réutilise les recettes de son succès en organisant de nouveau son fameux tour en tuk-tuk, le 6 octobre prochain, autorisant tous les curieux à découvrir les lieux d’exposition à travers toute la capitale. Les premiers arrivés seront les premiers servis, les tickets sont disponibles jusqu’à 13h, et le tour démarre à 14h à l’IFC.

Une diversité de l’offre innovante

Le festival Photo de Phnom Penh se démarque par sa singularité et la diversité des photographies exposées. Lorsque l’on interroge les organisateurs sur la façon dont ils ont conçu les différents lieux d’exposition, ou bien s’il existe un dénominateur commun aux œuvres d’artistes différents exposés ensemble, ils répondent simplement que la confrontation est le meilleur argument de l’art en général. Pour faire naître une émotion chez les spectateurs, les œuvres doivent provoquer et, par conséquent, promouvoir des artistes différents mais qui partagent ce sens de la provocation de l’émotion en général, c’est, selon les organisateurs, la clef du succès. Par exemple, seront exposés ensemble à Koh Pich Floriane de Lassée, française, ayant parcouru le monde en faisant poser les personnes qu’elle rencontrait avec les objets qui comptaient le plus pour eux, et J.H. Engström, artiste suédois dont le travail oscille entre représentation des paysages de la campagne suédoise de son enfance et photos prises en négatif de bagages scannés, en passant par des détails de corps humain. Ils seront confrontés à l’humour du photographe biélorusse Alexey Shlyk, qui regarde avec dérision dans le miroir des années soviétiques de son pays, où chacun survivait grâce au bricolage et au système D, devenant artiste par obligation.

Ne se limitant pas à un thème en particulier, qui apporterait trop de contraintes à la recherche artistique selon lui, Christian Caujolle sillonne les expositions durant l’année et observe les jeunes talents susceptibles de faire partie de sa programmation. Cette année, neuf nationalités sont représentées chez les artistes, s’étendant des Etats-Unis au Japon, en passant par la Biélorussie, la Chine ou encore la Thaïlande. Les pays les plus représentés restent le Cambodge, avec quatre artistes invités et la France, avec trois photographes représentés. Si trouver des artistes cambodgiens à la hauteur des attentes de l’Association Photo Phnom Penh n’a pas toujours été évident lors des éditions précédentes selon Christian Caujolle, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, la scène photographique a véritablement pris son envol dans le royaume et que les talents sont extrêmement nombreux.

 

Floriane de Lassée
Crédits :Floriane de Lassée

 

La photographie, terreau fertile au Cambodge

Interrogé sur cette nouvelle génération de photographes cambodgiens, Bernard Millet, directeur délégué de l’Institut, répond en évoquant l’ampleur et l’attractivité des cours de photographie dispensés par l’institut, le Studio Images. Depuis le lancement de ces différents cours, de très nombreux Cambodgiens ont pu bénéficier des conseils de professionnels afin de perfectionner leur travail.

Une centaine de personnes sont passées par ces ateliers artistiques et depuis, l’IFC a élargi son champ d’action en coopérant également avec les étudiants de l’Université royale des Beaux-Arts de Phnom Penh. Cette volonté parallèle d’un festival photo à Phnom Penh toujours grandissant a été l’origine d’une explosion de la photographie au sein de la sphère culturelle cambodgienne.

Les photographes cambodgiens de cette édition ont chacun exprimé à travers leur travail une vision particulière de leur pays, ce qui rend le festival d’autant plus ancré dans une démarche de compréhension du Cambodge. Du royaume vu du ciel par Suong Mardy à la protection des oiseaux sauvages revendiquée par Mak Remissa en passant par le travail remarquable de Ly Min sur les inondations, leurs expositions verront se dessiner une autre perspective d’un pays de plus en plus ouvert à l’art.
 
Plus d’informations sur le site de l’Institut Français et sur le site officiel du festival.

Ly Min

Ly Min et son remarquable travail sur les inondations. Crédits : Ly Min

victor_bernard
Publié le 2 octobre 2018, mis à jour le 1 novembre 2019

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