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Deux anciens journalistes du Cambodia Daily convoqués par un tribunal

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Zsombor Peter (à gauche) et Aun Pheap (à droite) dans la rédaction du Cambodia Daily. Crédits : Ben Woods / Reporters sans frontière
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 17 décembre 2019, mis à jour le 17 décembre 2019

Reporters sans frontières dénonce l’appel à comparaître le 25 décembre lancé par un tribunal du Ratanakiri à l’encontre de deux anciens journalistes du Cambodia Daily pour « incitation au crime ».

Aun Pheap et Zsombor Peter, deux anciens journalistes du Cambodia Daily sont appelés à comparaître devant un tribunal de la province du Ratanakiri le 25 décembre pour répondre d’accusations portées il y a plus de deux ans. Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), il s’agit d’accusations totalement fabriquées.

En mai 2017, le journaliste cambodgien Aun Pheap et son confrère canadien Zsombor Peter couvrent dans la province du Ratanakiri la campagne des élections municipales. Cinq mois plus tard, RSF et les deux reporters découvrent qu’une plainte a été déposée contre eux fin août pour « incitation au crime », un chef d’accusation fréquemment utilisé au Cambodge. Contraints à l’exil, Zsombor Peter et Aun Pheap risquent deux ans de prison.

Fin août 2017, le Cambodia Daily est forcé de fermer sous la pression du gouvernement, accablé par un arrière fiscal de 6,3 millions de dollars. Le premier ministre Hun Sen intime alors au quotidien anglophone de « payer ou plier bagage » avant le 4 septembre.

« En annonçant la tenue de ce procès, en maintenant les accusations absurdes qui pèsent contre les deux journalistes, le tribunal de Ratanakiri se couvre non seulement de ridicule, mais il montre - si cela était encore nécessaire - à quel point la justice cambodgienne est totalement instrumentalisée, regrette Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Les deux journalistes se sont contentés de faire leur travail, et cette accusation pèse encore sur eux comme un couperet. Il apparaît clair que le harcèlement dont ils sont l’objet n’a qu’un seul but : intimider l’ensemble de la profession. » 

Le Cambodge a perdu onze places entre 2017 et 2019 dans le Classement mondial de la liberté de la presse réalisé par RSF. Il se trouve actuellement à la 143e position sur 180 pays.

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Publié le 17 décembre 2019, mis à jour le 17 décembre 2019

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