Créée en 2006 par des entrepreneurs français et khmers, Bodia Nature est la petite marque qui monte dans le domaine des soins naturels. La récente boutique phnom penhoise de la rue 178 prévoit de célébrer ce succès grandissant lors d'un grand opening qui devrait se tenir le 9 septembre. Elvire D'Ussel, assistante marketing, revient sur la stratégie de cette entreprise qui tient à sa production 100% cambodgienne
(Crédit : Camille Lorente)
LePetitJournal.com : Quelle a été votre mission dans le développement de Bodia Nature?
Elvire d'Ussel : Il y a différents axes. Au niveau de la publicité, nous voulions augmenter la visibilité de la marque surtout dans la presse locale. Donc nous avons eu des articles dans le Phnom Penh Post, Asia Life, L'Echo du Cambodge? On a des contrats de publicité avec des guides comme le Out&About. Au niveau du marketing, nous avons réalisé une étude sur les produits qui fonctionnent le mieux, que ce soit en termes de quantité ou de marge, afin de savoir lesquels mettre en avant. Il y a eu ensuite un travail sur le display, c'est-à-dire l'agencement des boutiques, et toute la partie formation des vendeuses.
Envisagez-vous de vous implanter en France ?
Oui, notre manager Antoine Bancel est parti en France en juillet pour cela. On va commencer par du business to business avant d'ouvrir réellement des boutiques. Tout ce qui est "Spa" est très cher en France mais ça pourrait marcher si l'on arrive à rester compétitifs et à soutenir notre concept qui est différent : des produits naturels et 100% cambodgiens. Le but du jeu est d'abord de démarcher les hôtels et les centres de spa existants afin de voir si les produits plaisent dans un premier temps. En tous cas, il y a beaucoup de touristes français qui achètent ici.
Quel est le profil de votre clientèle ?
La moitié des clients des boutiques sont des touristes, 35% sont des expatriés et 15% sont Khmers. Géographiquement, il y a une majorité d'Européens et de nord Asiatiques (Chinois, Japonais, Coréens). Entre 15 et 20% viennent d'Asie du Sud-Est (Thaïlande, Singapour), 15% d'Australie et de la Nouvelle-Zélande et le reste est dispersé entre l'Amérique, l'Afrique et le Moyen-Orient.
Je pense qu'il faudra un an avant de se lancer en France mais si ça marche pourquoi pas d'étendre à l'Europe. Le marché américain ne présente pas un grand intérêt au contraire de pays comme la Chine, la Corée et le Japon.
Qu'est-ce qui selon vous attire les clients d'Asie du Nord ?
Le fait que la boutique soit relativement chic et que nos produits ne soient pas très chers pour le standing sur lequel nous travaillons. Ce qui va les intéresser c'est surtout le concept : le packaging, le côté high quality. Ils sont très friands de souvenirs et le fait de savoir que les produits sont entièrement faits au Cambodge les attire je pense. Tous les produits sont finis au Cambodge et le but est d'avoir un 100% made in Cambodia. C'est le cas à 95% pour l'instant puisqu'on vient de lancer une gamme de shampoings, gels douche et conditionners qui sont importés de Thaïlande en attendant de tester le marché. Mais dans un an, tout sera fait au Cambodge. Notre usine de Siem Reap sera d'ailleurs délocalisée à Phnom Penh et agrandie d'ici là.
Propos recueillis par Camille Lorente (www.lepetitjournal.com) vendredi 19 août 2011