Ven Rachna, une vendeuse cambodgienne de vêtements sur internet, a été arrêtée pour pornographie en raison des photos osées qu’elle publiait sur sa page Facebook.
Le tribunal municipal de Phnom Penh a engagé vendredi 21 des poursuites contre une vendeuse de vêtements sur internet pour pornographie et attentat à la pudeur. La vendeuse avait publié sur sa page Facebook des photos dans lesquelles elle apparaissait dénudée et en sous-vêtements.
Ven Rachna, qui vend des vêtements sur sa page Facebook sous le nom de Thai Sreyneang, a été « éduquée » par la police mercredi dernier. La vendeuse avait alors dû s’excuser dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la police de Phnom Penh, indiquant qu’elle avait « bafoué les traditions khmères » et « affecté l’honneur des femmes cambodgiennes ». Elle a en outre signé un document dans lequel elle s’engage à ne plus porter de vêtements trop révélateurs. Mais le soir même, Ven Rachna a publié de nouveau sur sa page Facebook des photos osées. Elle est alors placée en détention.
Ces poursuites ont lieu alors que le premier ministre Hun Sen a ordonné lundi 17 février à son gouvernement de mettre un coup d’arrêt aux vidéos de ventes réalisées par des femmes trop peu vêtues.
La vendeuse cambodgienne de 39 ans est poursuivi pour pornographie en violation de la loi contre la traite d’êtres humains, et pour attentat à la pudeur, un délit qui pourrait lui valoir jusqu’à trois mois d’emprisonnement et une amende de 500 000 riels. La vente et la distribution de matériel pornographique peut être punie d’un mois de détention et d’une amende de 200 000 riels au Cambodge, tandis que la production pornographique fait encourir une peine d’un an de prison et deux millions de riels.
Cette arrestation a suscité de vives critiques au sein des ONG de défense des droits de l’homme. « La nature arbitraire de l’arrestation de Ven Rachna et la violation discriminatoire de sa liberté d’expression représentent une régression troublante des droits de la femme au Cambodge, s’est indigné Nicholas Bequelin, directeur régional d’Amnesty International pour l’Asie. Ces poursuites reposent sur l’application détournée d’une loi qui avait pour objectif de lutter contre la traite d’êtres humains, mais qui au lieu de cela est utilisée pour opprimer les femmes. Ven Rachna doit être libérée immédiatement et toutes les poursuites à son encontre abandonnées. »
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