

L'association Sok Sabay fondée en 1995 par Marie Cammal se bat pour sauver les enfants cambodgiens maltraités
(Photo SP)
?Il y a des bébés qui ne sourient pas ! ?, se révolte Marie Cammal, fondatrice et directrice de Sok Sabay , centre de protection des enfants maltraités. Violences domestiques, abus physiques ou moraux, malnutrition, esclavagisme, pauvreté, c'est pour redonner le sourire à ces enfants traumatisés que Marie Cammal a lancé en 1995 Sok Sabay, ?bonheur? en Khmer.
?Notre mission est de garantir l'éducation et la santé aux enfants maltraités. Nous voulons que ces gamins qui ont subi les pires exactions deviennent des adultes normaux et bénéficient d'une indépendance morale et physique. L'éducation, c'est le pouvoir, c'est grâce à cela que nous pouvons sortir des familles de la pauvreté?, explique cette infirmière de formation.
Lutter contre la pauvreté par l'éducation
Le centre situé à Phnom Penh, qui accueille actuellement 64 enfants, propose rattrapage scolaire du niveau 1 à 12 (Terminale), activités sportives et artistiques. Ces jeunes profitent ainsi d'un foyer, d'un suivi sanitaire et d'une éducation. La plupart d'entre eux suivent par ailleurs les cours de la Singapore International School. ?Aujourd'hui, nous avons des enfants à l'université, c'est le résultat de 15 ans d'efforts !?, raconte Marie Cammal. Des efforts qu'elle a mené seule à la création de l'association. Elle est désormais épaulée par une vingtaine d'employés. Prochain événement en préparation : le centre recevra en février-mars Fanfare sans frontières, une équipe d'ingénieurs musiciens de l'école centrale de Lille. Durant trois semaines, spectacles et ateliers seront proposés aux enfants pour s'initier à la musique.
Le fléau de la prostitution pour moteur
C'est en 1995, que Marie Cammal, après avoir travaillé dans des camps de réfugiés en Thaïlande, à Singapour et Hong Kong, et découvert la détresse de cambodgiennes à la frontière khméro-thaïlandaise, décide de ?faire quelque chose?. A cette époque, infirmière à Paris, elle mène des enquêtes sur la prostitution et sur celles qu'elle appelle les petites ?Cosette? au Royaume. Les fillettes ?bronzées?, ?à la peau foncée?, vivant dans les campagnes et devenant des esclaves à la ville. ?Face à la gravité de la situation, je devais agir !?. Sok Sabay est créé en mai à Paris. ?Des enfants sont vendus par leur propre famille. Les prostituées sont revendues tous les 15 jours. Elles doivent faire 25 passes par jour, sinon elles sont maltraitées, battues, électrocutées... Lorsqu'elles sont enceintes, elles doivent avorter dans les pires conditions. La plupart d'entre elles sont atteintes du Sida !?. Au vu de cet état des lieux catastrophique, Marie Cammal lance tout d'abord un centre médical et thérapeuthique pour enfants prostitués de moins de 15 ans. ?La prostitution est minée. Il y a beaucoup de non-dits. Il y a tellement de choses à faire... ?, se désole-t-elle.
Au fil des années, le centre s'est ouvert à tous les enfants subissant des violences domestiques. Engagée et énergique, Marie Cammal, 58 ans, a consacré toute sa vie aux autres. ?Je vis pour eux ! Aujourd'hui, je suis fatiguée !?. Avec à son actif 32 ans d'humanitaire, elle peut désormais prendre du temps pour elle...
Solina Prak (www.lepetitjournal.com/cambodge.htlm) vendredi 7 janvier 2011
Sok Sabay
PO Box 427, Phnom Penh, Cambodge
Tél (855) 012 871 752
Email : contact.soksabay@gmail.com
Site : http://www.soksabay.com/
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