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CAISSE D’EPARGNE - Les têtes tombent dans un trou de 600 millions

Pour ne pas avoir su faire respecter leurs consignes, les trois principaux dirigeants de la Caisse d'Epargne ont démissionné dimanche. Cette décision fait suite à la perte de 600 millions d'euros provoquée par des traders, mais aussi à une gestion du groupe de plus en plus controversée

Charles Milhaud et Nicolas Mérindol (à gauche), n°1 et 2 de la Caisse d'Epargne ont dû se résoudre à quitter le navire suite à une réunion extraordinaire du groupe dimanche (photo AFP)

C'est une sacrée perte sur les marchés à laquelle a dû faire face la Caisse d'Epargne, vendredi. Les 600 millions d'euros perdus par des traders ont même été la goutte d'eau de trop dans la réserve d'indulgence de l'écureuil à l'égard de ses patrons.
Résultat : le triumvirat à la tête du groupe bancaire a sauté dimanche, de son propre chef;suivant aussi en cela les déclarations de Nicolas Sarkozy la semaine dernière, sur les conséquences que doivent tirer les responsables de la crise financière et des pertes des banques. Comprenez : la démission.
C'est donc chose faite pour le président du directoire de la Caisse nationale des Caisses d'épargne (CNCE), Charles Milhaud, le directeur général, Nicolas Mérindol, et Julien Carmona, en charge des finances et des risques. Ce dernier, en lien direct avec les faits, est étrangement "rétrogradé"au poste de directeur exécutif en charge des finances simplement. Finis les risques...

Par ici la sortie
Les deux autres pontes prennent bien le chemin de la sortie. Charles Milhaud, 65 ans, est remplacé par Bernard Comolet, le président de la Caisse d'épargne d'Ile-de-France, et Nicolas Mérindol, 47 ans, par Alain Lemaire, le président de la Caisse d'épargne Provence-Alpes-Corse.
Le pari des trois traders sur le rebond de la bourse entre les 6 et 10 octobre (alors qu'elle a chuté de 22% sur cette période, provoquant la gigantesque perte), n'aura que précipité des départs annoncés.
La banque de marchés Natixis, créée avec les Banques Populaires pour investir dans les crédits immobilier, et notamment les coûteux subprimes, n'était pas au goût des défenseurs de l'activité première de la Caisse d'Epargne, les prêts aux particuliers, bien moins risquée. Et la valeur de marché de Natixis n'est plus que de deux milliards d'euros, alors les 34,5% que détient la Caisse d'Epargne avaient été récemment valorisés de 8 milliards d'euros.
Cette déconfiture boursière s'ajoute enfin aux frais de gestion du groupe, réputés pour être les plus onéreux de la profession - jusqu'à 30% plus élevés que ceux du Crédit mutuel.Tout cela explique pourquoi la direction n'a pas eu à se faire prier pour partir, et sans parachute doré qui plus est.
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) mardi 21 octobre 2008

En savoir plus
Les Echos - Les Banques Populaires veulent poursuivre leur fusion avec les Caisses d'Epargne
Challenges.fr - Caisse d'Epargne : chronique d'une chute annoncée
Marianne2.fr - L'écureuil qui voulait se faire aussi gros que le b?uf
20minutes.fr - Caisse d'Epargne: la direction démissionne, Lagarde ne s'inquiète pas pour l'épargne des Français

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