Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

BUCAREST CENTENAIRE – Dinu Lipatti, un pianiste passionné

dinu-lipatti-musiciendinu-lipatti-musicien
Source: dinulipatti.org
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 21 juin 2018, mis à jour le 21 juin 2018

Aujourd’hui, dans le cadre du centenaire de la Roumanie moderne, nous nous sommes intéressés au musicien Dinu Lipatti.

 

Le mythe du sacrifice pour l’art apparaît souvent dans la littérature, car, apparemment, le souffle créateur est offert seulement par le prix d’un sacrifice. Pour Dinu Lipatti, la musique représentait la forme parfaite de l’art – atemporel et volubile; il l’a aimée avec passion dès sa plus tendre enfance, et lui a dédié sa vie toute entière, mettant son âme dans un clavier et ses mains à son service.

 

Dinu Lipatti est né le 19 mars 1917 à Bucarest, en pleine guerre mondiale, une année avant la Grande Union; le printemps de cette année, au sein d’une famille qui aime la musique, un des plus grands pianistes européens voit le jour. Son père a un talent inné pour le violon, sa mère est déjà une pianiste d’exception, et on lui choisit comme parrain le grand compositeur Georges Enesco. Lipatti commence l’étude approfondie du piano à l’âge de 8 ans avec le chef d’orchestre et compositeur roumain, Mihail Jora. Leur collaboration continue après 1928 lorsque Dinu Lipatti est admis au Conservatoire de Bucarest et devient l’élève du professeur Florica Musicescu, illustre représentante de l’école roumaine de piano.  


Quatre années plus tard, le nouvel «enfant prodige », après Enesco, achève ses études avec succès. Les aptitudes héritées de la famille, le talent et la ténacité cultivés par des professeurs de renom fleurissent en 1933, lors d’un concert de Liszt. Cette année aura des résonances majeures dans la carrière du jeune musicien, car sa participation au Concours international de piano à Vienne est remarquée par le pianiste suisse, Alfred Cortot. Dinu Lipatti accepte la proposition de ce dernier de compléter ses études à Paris, sous l’aile protectrice de Paul Dukas, de Nadia Boulanger, et de Charles Münch. Il ne se contente pas d'une carrière de concertiste, mais suit également des cours de composition musicale et de chef d’orchestre ; il s’inscrit au Concours de composition Georges Enesco plusieurs années de suite et, en 1934, il réussit finalement à obtenir le premier prix pour sa Suite symphonique  «Tziganes».


Il revient en Roumanie en 1939 et collabore avec l'orchestre Philharmonique de Bucarest avec laquelle il avait fait ses débuts en tant que concertiste étant encore adolescent, mais aussi avec Georges Enesco. Il devient l’un des plus prolifiques compositeurs, suivant le credo d’une esthétique propre ; il considère que la musique ne se démode jamais, mais elle évolue de manière constante à travers les époques, l’interprète ayant le devoir de laisser son empreinte sur chaque œuvre reprise. Il interprète le folklore roumain au vrai sens du terme dans des œuvres telles que : Danses roumains pour deux pianos (pendant ses dernières années, cette œuvre prendra la forme d’un concert pour piano et orchestre), Concert pour piano et orgue, Sonatina pour main gauche, Concertino ou Aubade pour les souffleurs.


Il part en tournée en Europe pour la dernière fois, accompagné par sa femme Madeleine Cantacuzino, en se représentant dans les capitales et les grandes villes des pays occidentaux. En 1943, ils s’installent à Genève où Dinu Lipatti reçoit l’offre d’un poste de professeur au Conservatoire, poste qu’il gardera jusqu’en 1949. Tout cela se produit à une période difficile, connu seulement par ses proches : le professeur si vénéré par ses élèves avait été diagnostiqué d’une forme grave de cancer lymphatique. La vie du renommé pianiste Dinu Lipatti s’achève très tôt, à seulement 33 ans ; il sera élu membre de l’Académie Roumaine après sa mort en 1997.


Son héritage artistique est placé sous les auspices de l’interdisciplinarité : une grande partie de ses interprétations sont enregistrées sous le patronage de la maison de disques de Colombie. Ses compositions sont complétées par des commentaires sur les œuvres des géants de la musique classique, des notes de cours, et par une vaste correspondance avec ses anciens professeurs. Une chose moins connue du public – le pianiste, le compositeur, l’esthète et le critique de musique a aussi flirté toute sa vie avec la photographie.   

 

Ana-Maria Roșca

 

Source: Dinulipatti.org, Gallica.bnf.fr

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

AMPT-logo
PMB-logo

Bucarest/Centenaire
Publié le 21 juin 2018, mis à jour le 21 juin 2018

Flash infos