Nicușor Dan a prêté serment et s'engage à entendre la voix de la société

 

 Il a prêté serment et prononcé son premier discours en tant que président, exposant les grandes orientations et priorités pour les années à venir.

 

« La société a prouvé qu’elle était vivante et forte. L’État roumain a besoin d’un changement fondamental, dans les limites de l’État de droit. Je vous invite à continuer de vous impliquer avec toute la force sociale que vous avez démontrée pour exercer une pression positive sur les institutions de l’État roumain afin qu’elles se réforment. Je vous assure que je serai un président à l’écoute de la société et un partenaire de celle-ci », a déclaré Nicușor Dan.

 

Il a présenté ses priorités en matière d’éducation, de santé, de justice, d’économie, d’environnement et de politique étrangère. « Ce sont les priorités pour les années à venir. La Roumanie compte en son sein, dans la diaspora, en République de Moldavie et dans les territoires voisins, des personnes travailleuses, honnêtes et pleines de bon sens, des artisans, des professionnels et des entrepreneurs ayant fait leurs preuves. Nous devons concentrer ensemble toutes ces énergies pour le bien commun et pour la Roumanie dont nous rêvons tous. Avec ces ressources, ensemble, nous ne pouvons pas échouer », a conclu le président.

 

« Merci pour le débat remarquable que vous avez mené ces dernières semaines, quelle que soit la cause que vous avez soutenue. Le peuple s’est exprimé, montrant qu’il se soucie de l’avenir de la Roumanie. La société s’est révélée vivante et forte. L’État roumain a besoin d’un changement fondamental, dans le cadre de l’État de droit. Je vous invite à continuer de vous impliquer avec toute l’énergie sociale que vous avez montrée, pour exercer une pression positive sur les institutions roumaines afin qu’elles se réforment. Je vous assure que je serai un président à l’écoute de la société et en partenariat avec elle.

 

À court terme, la Roumanie est confrontée à un problème de déficit. Elle dépense plus qu’elle ne peut se permettre. Il est dans l’intérêt national que la Roumanie ait un gouvernement soutenu par une majorité parlementaire. Il est dans l’intérêt national que cette coalition adopte les réformes fiscales dont la Roumanie a besoin. Il est dans l’intérêt national que la Roumanie envoie des signaux de stabilité.

J’en appelle aux partis politiques à agir dans l’intérêt national. Il ne s’agit pas du passé, mais de l’avenir immédiat de la Roumanie.

 

Concernant l’économie, nous devons mettre fin à la fraude fiscale à grande échelle, réduire et rationaliser les dépenses publiques, disposer d’une stratégie claire de développement économique, financer un système d’irrigation cohérent, simplifier l’accès aux fonds européens et garantir un cadre favorable aux investisseurs.

 

Pour ce qui est de la santé, nous devons numériser le système, équilibrer les soins primaires, ambulatoires et hospitaliers, et définir une stratégie de financement claire.

 

En matière d’éducation, nous devons motiver financièrement les enseignants, encourager la pensée critique à tous les niveaux, aligner l’éducation sur le marché du travail et prévenir le décrochage scolaire.

 

Les parquets doivent se concentrer sur la corruption de haut niveau, réduire les délais de traitement des affaires, redéfinir les procédures de promotion des magistrats, et réfléchir à la loi sur la Cour constitutionnelle.

 

Sur le plan environnemental, il faut réformer les procédures d’autorisation et de contrôle, étendre les activités de la Garde de l’environnement, réformer Romsilva, et mettre l’accent sur le développement urbain qui impacte l’avenir de nos communautés.

 

Nous devons simplifier le système de retraite, étendre les services sociaux dans les communautés, développer des systèmes de soins de longue durée et palliatifs, lever les obstacles à l’accès des femmes au marché du travail, et lutter contre les violences domestiques.

 

Nous devons renforcer notre partenariat stratégique avec les États-Unis, poursuivre notre participation à l’OTAN et au dialogue UE-OTAN, et nous impliquer activement dans le processus décisionnel européen. Le soutien au parcours européen de la République de Moldavie est essentiel.

 

Pour les Roumains de l’étranger, il faut simplifier les procédures consulaires, créer une structure dédiée à ceux qui souhaitent rentrer au pays, assurer un enseignement systématique du roumain dans les communautés de la diaspora et garantir une représentation parlementaire proportionnelle pour les Roumains de l’étranger.

 

Telles sont les priorités pour les années à venir. La Roumanie compte des gens travailleurs, honnêtes et respectables – chez elle, dans la diaspora, en République de Moldavie et dans les régions voisines. Nous avons des ouvriers qualifiés, des professionnels et des entrepreneurs qui ont fait leurs preuves. Ensemble, nous devons canaliser toute cette énergie pour le bien commun et pour la Roumanie dont nous rêvons tous. Avec ces ressources, ensemble, nous ne pouvons pas échouer », a déclaré le nouveau président au Parlement.

 

En quittant la séance plénière, il a souligné l’importance d’un gouvernement soutenu par une majorité parlementaire, pour assurer la « prévisibilité ». « Nous dirons aux investisseurs potentiels en Roumanie qu’il y a de la stabilité et que le gouvernement ne changera pas dans six mois. C’est une urgence », a-t-il déclaré aux journalistes.

 

Interrogé sur un éventuel gouvernement avec le PSD, après que les sociaux-démocrates ont indiqué vouloir rester dans l’opposition, Nicușor Dan a expliqué que « face à l’intérêt national, un parti ne peut pas dire non ». « Les réformes fiscales sont inévitables, nous devons les faire, et je crois que les Roumains exerceront une pression positive sur les partis pour qu’ils répondent », a-t-il aussi déclaré.

 

La cérémonie de prestation de serment s’est déroulée en séance plénière réunie du Parlement, après la validation de son mandat par la Cour constitutionnelle jeudi.

 

La session solennelle des deux chambres réunies du Parlement de Roumanie a débuté lundi à midi dans la salle plénière de la Chambre des députés. Le président élu Nicușor Dan a été accueilli vers 11h55 par les présidents des deux chambres et une garde d’honneur du 30e Régiment de Garde et de Protocole « Mihai Viteazul ». La cérémonie s’est ouverte par l’hymne national, suivi de la présentation de la décision de la Cour constitutionnelle validant son mandat.

 

Avant la prestation de serment, lorsque la présidente de la Cour constitutionnelle a remis à Nicușor Dan le texte du serment, un parlementaire de l’opposition a crié « Honte à vous ! ». Les parlementaires de l’AUR n’étaient pas présents dans la salle. « L’AUR ne peut pas, par sa présence, cautionner un coup porté à la souveraineté du peuple. L’élection présidentielle du 18 mai a été profondément entachée de fraudes massives, de manipulations institutionnelles et d’une ingérence extérieure sans précédent », a déclaré le parti.

 

Les parlementaires des partis POT et SOS se sont retournés lorsque la décision de la Cour constitutionnelle a été lue.

 

Aux environs de 12h10, le nouveau président a prêté et signé le serment constitutionnel, posant sa main droite sur la Bible et la Constitution. Le serment, tel que défini dans la Constitution, est un engagement solennel envers le peuple roumain :

 

« Je jure solennellement de consacrer toutes mes forces et ma science à l’élévation spirituelle et matérielle du peuple roumain, de respecter la Constitution et les lois du pays, de défendre la démocratie, les droits et libertés fondamentaux des citoyens, la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Roumanie. Que Dieu m’aide ! »

 

Conformément à la Constitution, le mandat présidentiel de cinq ans commence à la date de la prestation de serment (art. 83, al. 1).

 

Après la réunion au Palais du Parlement, Nicușor Dan a été accueilli au Palais de Cotroceni, où il a officiellement pris possession du mandat présidentiel des mains du président intérimaire Ilie Bolojan.

 

Participants à la cérémonie
Étaient présents tous les membres du Parlement, le Premier ministre intérimaire Cătălin Predoiu et son Cabinet, ainsi que l’ensemble de la Cour constitutionnelle. Les anciens présidents roumains Emil Constantinescu et Traian Băsescu ont assisté à la cérémonie. Le président Klaus Iohannis avait également été invité, mais il n’était pas présent. Il avait démissionné en février 2025, déclarant vouloir éviter une crise constitutionnelle alors que le Parlement s’apprêtait à voter sa suspension.

 

Les membres de la Maison royale — Sa Majesté Margareta et Son Altesse Royale le Prince Radu — étaient également présents.

 

Parmi les autres invités officiels figuraient la présidente de la Haute Cour de Cassation et de Justice, Corina Corbu ; le procureur général Alex Florența ; la présidente du CSM Elena Costache ; le gouverneur de la Banque nationale, Mugur Isărescu ; ainsi que les chefs des services de renseignement, de l’Académie roumaine, des cultes religieux et d’autres institutions clés de l’État. Des responsables européens tels que la commissaire européenne Roxana Mânzatu, la représentante de la Commission européenne à Bucarest Ramona Chiriac, et la directrice du Bureau de liaison du Parlement européen Mădălina Mihalache étaient aussi présents.

 

Le président élu Nicușor Dan a remercié, samedi, via les réseaux sociaux, ceux qui ont voté pour lui.
« Roumanie, nous continuons sur la voie démocratique, pro-européenne et transatlantique avec l’espoir d’un avenir meilleur ! Il n’y a pas de sauveurs — NOUS construisons ensemble le pays que nous voulons. Merci pour votre confiance — je ferai tout pour l’honorer », a déclaré Nicușor Dan. Il a ajouté que « ce ne sera pas facile » : « Nous ferons des erreurs, nous aurons des obstacles. Nous avons 35 ans à réparer et cela demande l’effort de chacun. Avec patience, compréhension et espoir, nous réussirons. »

 

Sa fille a assisté à la cérémonie au Parlement

Le président élu Nicușor Dan n’était pas accompagné de sa compagne, Mirabela Grădinaru, à la cérémonie d’investiture, car leur fils cadet est malade. En revanche, leur fille de neuf ans était présente. Aheea est venue directement de l’école, a expliqué Nicușor Dan aux journalistes.

 

Il a précisé que seule sa fille Aheea, qui était à l’école jusqu’à 11h35, assisterait à la cérémonie. Le petit garçon « est un peu malade » et est resté à la maison avec sa mère, a-t-il dit. Interrogé sur le fait de savoir si cette journée était la plus importante de sa vie, Nicușor Dan a répondu : « Je pense que les jours où mes enfants sont nés sont, tout de même, plus importants. »

 

Concernant son lieu de travail, Nicușor Dan a indiqué qu’il avait une « trêve » avec le SPP jusqu’au 15 juin, date de la fin de l’année scolaire, et qu’il verrait ensuite. « On verra si on reste dans le quartier, au moins, comme je l’ai promis à la petite », a-t-il déclaré.

 

Avec le sac à dos de sa fille avant l’investiture

Nicușor Dan a été filmé lundi matin, en train de quitter son domicile, par des journalistes d’Antena 3 CNN, portant deux sacs à dos, dont un appartenant à sa fille Aheea, avant la cérémonie d’investiture. « Il y a toujours de l’émotion. Aujourd’hui on est investi, on prononce un discours pour la Roumanie… et ensuite, il y a beaucoup de travail sur le budget », a-t-il dit aux journalistes devant chez lui, avec un sac à dos noir à la main et un sac turquoise sur le dos.

 

Interrogé sur ce qu’il avait dit à ses enfants au sujet de cette journée, Nicușor Dan a répondu qu’ils participeraient aussi aux événements. « Pas grand-chose, c’était leur anniversaire hier, ils ont reçu des cadeaux, des enfants sont venus. Ils viendront là-bas aussi (au Parlement), ils verront, et plus tard ils seront contents », a-t-il dit.

 

Source : Romania Journal.ro