Le président par intérim Ilie Bolojan a déclaré qu'après avoir analysé les deux candidats qualifiés pour le second tour, il avait décidé de voter pour Nicușor Dan, lors d’une interview accordée lundi à Radio Free Europe. Interrogé par le modérateur pour adresser un message aux électeurs, le président par intérim les a invités à sortir voter en conscience.
« Je pense que nous avons conquis, au fil des années et avec beaucoup de sacrifices, le droit de vote. De nombreuses personnes ont voté au premier tour pour des candidats qui ne sont pas arrivés au second, et je me trouve dans cette situation. Mon message est d’aller voter, comme leur conscience le dicte. La Roumanie est à un carrefour important. Chacun, par son vote, fera l’histoire de la Roumanie », a déclaré Bolojan.
Il a ensuite révélé pour qui il voterait :
« Par respect pour les électeurs, il m’a semblé juste de dire pour qui je voterais. Après avoir analysé les candidats, je voterais pour Nicușor Dan. Chaque Roumain est libre de voter selon sa propre volonté, et le vote des Roumains doit être respecté. Le plus grand danger, c’est de nous battre entre nous, de commettre des erreurs », a ajouté Bolojan.
Il a également souligné que la mission principale du futur président est d’unir les Roumains, car ce n’est qu’ainsi que le pays pourra avancer et créer les conditions du développement.
« Je suis préoccupé, car une période difficile nous attend. Il y a une combinaison de facteurs qui peut poser problème : le déficit élevé, le risque de financement, le risque de déclassement. L’instabilité politique est le second facteur ; nous avons actuellement des intérimaires partout. Nous avons besoin de stabilité politique, et ce n’est pas simple avec sept partis au Parlement », a-t-il répondu à la question de savoir s’il avait peur pour la Roumanie.
À propos du poste de Premier ministre
Interrogé dans cette même interview pour savoir s’il accepterait le poste de Premier ministre dans l’éventualité où Nicușor Dan remporterait l’élection présidentielle, Ilie Bolojan a souligné qu’il s’engageait à participer sérieusement aux discussions sur la future majorité parlementaire qui formera le gouvernement, en tant que représentant du PNL, mais qu’il ne discute pas pour l’instant du poste de Premier ministre, car il ne souhaite pas faire du marketing électoral.
« Le parti auquel j’appartiens, pour le meilleur ou pour le pire, porte une part de responsabilité dans la situation actuelle. Bien sûr, fuir ses responsabilités est l’option la plus facile, mais nous ne pouvons pas nous le permettre pour le bien du pays. Je suis prêt à mener les discussions les plus sérieuses possibles pour un gouvernement stable », a soutenu Bolojan.
Il a insisté sur le fait que la formation du gouvernement et le choix du futur Premier ministre dépendront du futur président, et qu’il est important d’éviter tout conflit entre la majorité parlementaire et le président.
« Un gouvernement signifie une majorité parlementaire qui soutient le Premier ministre. Dans notre situation, après les élections présidentielles, il faut une entente avec le président de la Roumanie. Quelle que soit l’évolution des choses, une situation de conflit entre la majorité parlementaire et le président doit être évitée. Le président de la Roumanie, en entrant dans ce jeu de gouvernement intérimaire, peut essayer d’influencer les choses dans un sens ou dans un autre. Il ne s’agit pas seulement d’un Premier ministre, mais aussi d’équipes solides », a déclaré Bolojan.
Interrogé sur sa volonté d’assumer cette fonction, il a répondu :
« J’assume, en tant que représentant du PNL, de participer sérieusement aux discussions. Je ne suis pas une personne qui fait du marketing électoral. Les choses doivent être traitées sérieusement. Si on dit quelque chose, il faut être responsable de ses paroles. »
« Nous n’avons aucun intérêt à ce que l’armée russe avance vers la Roumanie »
Dans la même interview, le président par intérim a déclaré que la Roumanie n’a aucun intérêt à ce que l’armée russe s’approche de ses frontières, et que pour cela, la défense ukrainienne doit tenir bon. Il a ajouté que plus un danger potentiel est éloigné des frontières du pays, mieux c’est pour la Roumanie. Bolojan a souligné que la Roumanie est plus en sécurité plus le flanc Est est consolidé.
« Je pense qu’il serait préférable qu’à la suite des négociations, une solution soit trouvée dans un premier temps pour un cessez-le-feu, et ensuite pour entrer dans des discussions approfondies sur une solution à long terme, de manière à établir une paix stable en Ukraine. »
« Les discussions autour de ce qui se passe là-bas se déroulent à deux niveaux. D’un côté, il faut dialoguer, et du côté ukrainien, il y a une ouverture totale à accepter tout type de cessez-le-feu inconditionnel et des négociations directes, si nécessaire avec la Russie. De l’autre, il y a une coordination avec les États-Unis afin que, si aucune solution n’est trouvée malgré l’ouverture de l’Ukraine, une pression supplémentaire soit exercée sur la Russie pour l’amener à la table des négociations », a expliqué Bolojan.
Il a ajouté que des discussions concrètes sur de nouvelles sanctions doivent être établies sur la base du dialogue entre les pays européens et les États-Unis. Bolojan estime que toute sanction efficace nécessite une coordination avec les États-Unis :
« Pour que ces sanctions soient réellement efficaces, il serait préférable de trouver une solution commune avec les États-Unis, comme cela a été fait jusqu’à présent. Les États-Unis souhaitent aussi parvenir à un cessez-le-feu, et ensuite trouver des solutions. Et je crois que c’est aussi notre souhait, en tant qu’Européens. Pendant cette période, la Roumanie a eu cette approche, et je l’ai personnellement soutenue, car c’est dans l’intérêt de la Roumanie avant tout. Nous n’avons aucun intérêt à ce que l’armée russe avance vers la Roumanie. Pour cela, il est nécessaire que la défense ukrainienne tienne bon, que nous ayons un État ukrainien à long terme, avec un territoire sécurisé et capable de se défendre, car en se défendant, il constitue le premier rempart de défense de l’Europe », a expliqué le président par intérim.
« Plus un danger potentiel est éloigné des frontières de la Roumanie, mieux c’est pour notre pays. Tel est le motif, et non pas encourager la guerre, ni envoyer des troupes en Ukraine, ni soutenir un conflit, mais simplement par intérêt géopolitique — pas seulement par compassion pour un pays agressé. Car cela pourrait être d’autres, cela pourrait être nous. Nous aurions aimé être soutenus quand nous avons été agressés. C’est une question d’intérêt stratégique, et plus ce flanc Est est consolidé, plus la Roumanie est sûre, plus l’Europe bénéficie d’une paix solide pour les années à venir », a également déclaré Bolojan.
Réaction de George Simion à l’annonce de Bolojan en faveur de Nicușor Dan
George Simion, candidat de l’AUR à l’élection présidentielle, a réagi lundi aux déclarations du président par intérim Ilie Bolojan concernant son choix de vote pour le second tour du 18 mai.
« En tant que président d’un Conseil départemental, M. Bolojan ne pouvait pas faire mieux que détruire l’idée d’un président impartial (au moins en apparence). / Nous attendons les éventuelles réunions du CSAT », a écrit George Simion dans le groupe de presse de l’AUR.
source : Romania Journal.ro
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