L’administration du président Donald Trump fait pression sur les autorités roumaines pour qu’elles autorisent Călin Georgescu à se présenter aux élections présidentielles de mai, rapporte Bloomberg.
L’information apparaît quelques jours seulement après les critiques virulentes du vice-président J.D. Vance à l’encontre de la Roumanie, concernant l’annulation des élections de novembre.
Ces derniers jours, lors de réunions privées avec leurs homologues roumains, les responsables américains se sont concentrés presque exclusivement sur le vote, avertissant les responsables roumains de ne pas bloquer la candidature de Georgescu, un partisan de Trump qui a critiqué l’OTAN et fait l’éloge de Vladimir Poutine, a rapporté Bloomberg, citant des personnes au courant des discussions qui ont parlé sous couvert d’anonymat.
L’inquiétude de l’administration Trump concernant la situation en Roumanie avait déjà été soulignée par le discours du vice-président J.D. Vance à la Conférence de Munich sur la sécurité, où il a critiqué la décision de la Roumanie en décembre d’annuler les élections de novembre.
Bloomberg a rapporté que le ministre roumain des Affaires étrangères Emil Hurezeanu et les envoyés de Trump Keith Kellogg et Richard Grenell ont échangé leurs points de vue lors de la conférence de Munich.
Le ministre de l’Économie Bogdan Ivan a rencontré Vance lors d’un sommet sur l’intelligence artificielle à Paris au début du mois. Au-delà de ces points de contact et d’autres, Bloomberg écrit également que le gouvernement de Bucarest n’a pas réussi à ouvrir un canal de communication avec l’administration Trump pour apaiser les inquiétudes concernant le vote, a déclaré une source.
Comme leurs homologues de l’UE, les responsables gouvernementaux de Bucarest craignent que les manœuvres agressives de Washington et l’ingérence directe dans le processus électoral puissent conduire à une rupture des relations avec un allié crucial, a déclaré l’un des responsables, ajoute Bloomberg.
Elon Musk a récemment publié plusieurs articles sur la Roumanie. Le 8 février, Elon Musk a republié sur son compte X une interview donnée par la députée européenne AUR Georgiana Teodorescu pour le compte de Mario Nawfal, un éminent partisan de MAGA aux États-Unis. Teodorescu a déclaré qu’Elon Musk devrait venir en Europe pour soutenir les partis conservateurs, y compris en Roumanie, en mai, lorsque les élections présidentielles auront lieu. Le 20 décembre également, Elon Musk a demandé, dans un article sur X, « comment un juge peut-il annuler les élections et ne pas être considéré comme un dictateur ?». Călin Georgescu a été le vainqueur surprise du premier tour de l’élection présidentielle du 24 novembre. La Cour constitutionnelle a annulé les résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 6 décembre et a ordonné un nouveau scrutin, à la suite de documents des services secrets analysés par le Conseil suprême de la défense nationale et déclassifiés par l’ancien président Iohannis.
« La libre expression du vote a été violée par le fait que les électeurs ont été désinformés par une campagne électorale au cours de laquelle l’un des candidats a bénéficié d’une promotion agressive », affirme le raisonnement qui sous-tend la décision sans précédent de la Cour constitutionnelle (CCR) d’annuler l’élection présidentielle.
La CCR affirme également que « le caractère transparent et équitable de la campagne électorale a été affecté et les réglementations légales concernant son financement ont été méconnues ».
Dans le document justifiant leur décision d’annuler les élections présidentielles, les juges de la CCR affirment qu’après avoir déclassifié les documents présentés lors de la réunion du CSAT, ils ont constaté que le processus électoral « a été entaché d’irrégularités tout au long de sa durée » et que « tous ces aspects ont eu pour effet convergent de méconnaître les principes essentiels des élections démocratiques ».
Le CCR justifie également l’annulation des élections par la nécessité d’exclure l’ingérence d’entités étatiques ou non étatiques dans les campagnes de propagande. L’ancien président Klaus Iohannis a directement désigné la Russie comme l’acteur étatique impliqué dans les élections.
Le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu, qui a déclaré que la Roumanie était déterminée à organiser des « élections libres et équitables », a exhorté le président par intérim de la Roumanie à convoquer une réunion de la plus haute instance de sécurité du pays pour discuter du discours et des élections du pays.
MAE roumain : Dans les interactions avec les responsables de l’administration américaine, il n’y a eu aucune discussion ni intervention concernant un candidat
« Nous avons entendu les messages publics de certains représentants de l’administration américaine à la Conférence de Munich sur la sécurité et dans des publications sur les réseaux sociaux. Au-delà de ces expressions générales, dans les interactions bilatérales avec les responsables de l’administration américaine, il n’y a eu aucune discussion ni intervention concernant un candidat ou le processus électoral en Roumanie », a annoncé mercredi le ministère roumain des Affaires étrangères (MAE) dans un communiqué.
Le MAE affirme que « la Roumanie et l’Europe restent fermement attachées à la démocratie et à la liberté d’expression. « Une Union européenne cohérente, une OTAN plus forte et un partenariat transatlantique aussi solide que possible sont dans notre intérêt commun », a ajouté le communiqué du MAE. « La Roumanie soutient la nécessité de renforcer ses propres forces, d’assumer davantage de responsabilités en tant qu’Européens mais aussi en tant que partenaires stratégiques des États-Unis. Cela comprend la résilience des institutions démocratiques, les libertés fondamentales et l’intégrité des élections et de l’espace d’information ».
Source : Romania Journal.ro
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