Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Une enquête de Recorder révèle la corruption au sein de l'Église orthodoxe roumaine

Une enquête de Recorder révèle la corruption au sein de l'Église orthodoxe roumaineUne enquête de Recorder révèle la corruption au sein de l'Église orthodoxe roumaine
Screenshot youtube
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 15 octobre 2021, mis à jour le 15 octobre 2021

Un journaliste d'investigation de chez Recorder a dévoilé, lors d'une opération d'infiltration, la corruption au sein de l'Église orthodoxe qui dépense d'énormes sommes discrétionnaires d'argent public (1,3 milliard de RON au cours des 13 dernières années rien qu'à Bucarest) par l'intermédiaire d'une poignée d'entrepreneurs triés sur le volet, tous liés à des personnalités politiques (sociaux-démocrates, dans le cas des enquêtes) qui peuvent décider des dépenses de l'argent public.

 

Au bout de huit mois de documentation, le journaliste a découvert un réseau secret dans lequel hommes d'affaires, hommes politiques et prélats du haut de l'Église travailleraient main dans la main au sein d'une organisation monumentale: la construction et la réhabilitation d'églises avec de l'argent public.

Tout ce réseau fonctionne avec l'aide du plus puissant représentant de l'Église orthodoxe roumaine : le patriarche Daniel, que les personnes impliquées dans le réseau ont surnommé « le Grand Blanc ».

Selon Recorder, la Direction nationale anticorruption aurait ouvert des enquêtes en réponse aux faits dévoilés suite aux différentes publications. Deux personnes qui apparaissent dans l'enquête publiée par Recorder ont déjà présenté leur démission : Lazăr Neacșu a démissionné du Parti social-démocrate (PSD), du Conseil général de Bucarest et de l'Assemblée nationale de l'Église, et le prêtre Aurel Mihai a démissionné du poste de vicaire de l'Archidiocèse de Bucarest.
Dans un article connexe, le même journaliste de Recorder a fait la lumière sur les coûts réels de la construction de la plus grande cathédrale de Roumanie – la cathédrale du salut du peuple à Bucarest – un projet énorme coordonné par le patriarche Daniel en personne.

Selon Recorder, les coûts de construction et d'ameublement de la cathédrale s'élèveraient à environ 150 millions d'euros, soit presque le double de la somme initialement annoncée par les représentants de l'Église, qui était de 85 millions d'euros. De plus, l'État roumain et l'administration locale ont couvert quelque 120 millions d'euros des coûts du projet grâce à des dons, selon une enquête précédente de la publication locale Sa Fie Lumina (Let There Be Light).

Cependant, tout en utilisant principalement des fonds publics pour financer le projet, l'Église a évité d'utiliser les plates-formes d'appel d'offres publiques pour la passation des marchés. Au lieu de cela, les contrats ont été attribués de manière non transparente et souvent à des entreprises contrôlées par des hommes d'affaires ou des politiciens étroitement liés à l'église, comme l'ont révélé les deux enquêtes.

L'un des meilleurs exemples est celui de l'ancien maire de Bucarest Adrian Videanu, l'un des principaux partisans du projet à ses débuts. Sa société Theda Mar, le plus grand fournisseur de marbre de Roumanie, a reçu des contrats d'une valeur de 21 millions d'euros de l'Église pour livrer du marbre à la cathédrale, toujours selon Recorder.

 

 

 

 

 

 

 

source

grégory rateau
Publié le 15 octobre 2021, mis à jour le 15 octobre 2021

Flash infos