Entre 2016 et 2021, la Roumanie a connu une croissance économique importante, qui a entraîné une réduction substantielle de la pauvreté. Le taux de pauvreté (6,85 dollars par jour PPA) a chuté de 14,7 points de pourcentage pour atteindre 7,1 %, selon un récent rapport de la Banque mondiale. Le taux de risque de pauvreté ancré (AROP), qui mesure la proportion d’individus menacés de pauvreté, a également diminué de manière significative, principalement grâce à l’augmentation des pensions et des revenus du travail.
Malgré ces améliorations, la Roumanie affiche toujours l’un des taux de pauvreté absolue et relative les plus élevés de l’UE. En 2023, environ un tiers de la population était menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale, soit le taux le plus élevé parmi les États membres de l’UE. Les inégalités demeurent un problème majeur, l’indice de Gini de la Roumanie atteignant 31 points en 2022.
Les disparités entre zones urbaines et rurales restent importantes, et la Roumanie a enregistré le plus grand écart entre les sexes en matière de participation au marché du travail dans l’UE en 2022. En outre, l’écart de prospérité était de 1,9, ce qui indique que les revenus moyens devraient presque doubler pour atteindre le seuil de prospérité de 25 dollars par jour.
Le rapport souligne également que la lutte contre la précarité énergétique reste un défi de taille, en particulier pour les personnes à faibles revenus. En 2023, environ 13,6 % de la population ont eu des difficultés à payer leurs factures de services publics, l’un des taux les plus élevés de l’UE, ce taux passant à 28,3 % parmi les personnes vivant dans la pauvreté. En 2023, environ 13,6 % de la population a eu du mal à payer ses factures de services publics, ce chiffre atteignant 28,3 % parmi les pauvres.
Les microsimulations indiquent que malgré les plafonds de prix de l’énergie, les récentes augmentations des prix de l’énergie pourraient modérément accroître la pauvreté énergétique et la pauvreté monétaire, les groupes vulnérables – tels que les bénéficiaires de l’aide sociale, les personnes bénéficiant de prestations d’invalidité et les ménages âgés seuls – étant touchés de manière disproportionnée.
Malgré les récentes réformes budgétaires qui ont rendu le système plus favorable aux pauvres et légèrement plus redistributif, il est possible d’améliorer encore les politiques budgétaires favorables aux pauvres grâce à un mélange équilibré de mesures de recettes et de dépenses. En ce qui concerne la réforme des retraites, l’élimination de l’indice de correction et l’égalisation des âges de départ à la retraite entre les hommes et les femmes devraient améliorer l’équité des retraites et l’égalité des sexes, avec des effets neutres ou positifs sur la pauvreté, tandis que la modification de la structure des points de retraite de service devrait contribuer à un système plus équitable.
Les perspectives de réduction de la pauvreté sont façonnées par un mélange de défis et d’évolutions positives. Le ralentissement de la croissance économique au cours du premier semestre 2024 et la hausse du chômage parmi les travailleurs les moins instruits constituent des obstacles importants. Cependant, il existe également des signes encourageants. Malgré un déficit budgétaire croissant, aucun resserrement budgétaire majeur n’a encore eu lieu. Il convient de noter que les salaires réels ont fortement augmenté, en particulier dans le secteur de la construction, et que l’inflation s’atténue, ce qui offre un certain soulagement aux ménages et pourrait favoriser la poursuite de la réduction de la pauvreté. Dans l’ensemble, le rythme de la réduction de la pauvreté monétaire (mesurée à 6,85 dollars par jour PPA) devrait ralentir en 2024.
Source : Romania Journal.ro
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