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CINE - «Moi, Tonya» la pestiférée du monde du sport

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Écrit par Sélection TV5 Monde
Publié le 29 mars 2018, mis à jour le 18 février 2021

Cette semaine, Grégory Rateau revient avec une nouvelle recommandation critique, «Moi, Tonya» de Craig Gillepsie, une sorte de faux-documentaire déjanté sur un fait divers, bien réel lui, et qui continue encore aujourd’hui à passionner le monde du sport. Politiquement incorrect, d’un humour corrosif, le film est avant tout sublimé par une Margot Robbie, au sommet de son art, qui interprète la championne de patinage artistique très controversée, Tonya Harding, que le monde entier a aimé détester.

 

Vous entendez Biopic, immédiatement vous pensez à consensuel, stylisé, politiquement correct, et bien oui, vous avez raison, en partie seulement, car vous n’avez pas encore vu «Moi, Tonya» qui est au patinage artistique, ce que Raging Bull de Martin Scorsese est au film de boxe. Tonya (Margot Robbie) est une enfant de pauvres, vivant avec une mère tyrannique qui veut s’élever socialement en faisant de sa fille une championne. Malgré tous ses efforts, Tonya est, et restera, une déclassée, choisissant le mauvais garçon violent pour fuir sa mère, insultant les jurés lors des compétitions, victime de ses goûts vestimentaires et musicaux (toujours mal fagotée et patinant au son d’un hard rock des plus disgracieux). Sans cynisme aucun, sa trajectoire de vie ne pouvait que la conduire à ce jour fatidique où son mari et elle furent accusés d’avoir agressé sa rivale, Nancy Kerrigan, membre de l’équipe olympique américaine de patinage artistique. A partir de cet instant, le monde entier va lui faire payer d’avoir voulu devenir un modèle, d’avoir essayé de s’intégrer dans un monde qui visiblement ne sera jamais le sien. La force du film repose sur son dispositif, construit autour de ce fait divers et usant du faux documentaire pour recueillir les différents points de vue des acteurs de ce drame. Il y a, il faut bien l’avouer, des scènes hilarantes mais globalement, on rit jaune car, même si les personnages sont d’un burlesque digne des frères Cohen, les moments plus aériens où l’héroïne donne tout à son sport, avec des mouvements de caméra rapides comme des uppercuts, ne peuvent nous empêcher d’être émus par les revers du destin et par l’acharnement des gens à la remettre continuellement à sa place. Choisit-on son entourage? Peut-on se libérer des chaînes de notre éducation? Le cinéaste semble ne pas y croire et nous livre ici sa vision du déterminisme. Glaçant...

Grégory Rateau

 

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Séances:

Cinema Elvire Popesco, București


Dimanche, 01 April 2018 / 12:30

Mardi, 03 April 2018 / 21:00

Samedi, 07 April 2018 / 18:30

Dimanche, 08 April 2018 / 19:30

 

Fiche du film:

 

2018 (2h 00min)
De Craig Gillespie
Avec Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan
Genres Drame, Biopic, Comédie
Nationalité américain

 

Critiques:

La Croix: "La virtuosité de ce film tragi-comique tient à sa mise en scène électrique, au découpage efficace d'un scénario inventif, à l'impression de vitesse de toutes les scènes spectaculaires de patinage (dont le fameux triple axel, exploit inédit de Tonya Harding, filmé dans son étourdissant mouvement), à la bande-son où le crissement des lames sur la glace se mêle à la musique pop qu'affectionnait la patineuse pour ses figures."

Le Figaro: "Craig Gillespie filme la violence quotidienne, les illusions qui volent en éclats, l'injustice qui cause plus de dégâts que les paires de claque. Il montre la cruauté du sport professionnel, ponctue les témoignages de musiques d'époque (Chicago, Fleetwood Mac, Supertramp), suit à la trace cette icône déchue."

 

auteur-gregory-rateau

 

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