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CINE - 120 battements par minute ou la fureur de vivre

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Écrit par Sélection TV5 Monde
Publié le 18 janvier 2018, mis à jour le 18 février 2021

Plus qu’une recommandation critique, Grégory Rateau vous livre ici son véritable coup de cœur de l’année, le film «120 battements par minute». Foncez le voir au cinéma Elvire Popesco où plusieurs dates lui sont déjà consacrées. Le troisième film de Robin Campillo, Grand Prix du jury au dernier festival de Cannes, est une véritable bombe, obligeant le spectateur à vivre dans l’urgence.

 

 

Après «les Revenants» et «Eastern Boys», le cinéaste, ancien militant de Act Up-Paris, donne immédiatement le ton à travers son nouveau titre, faisant référence aux pulsations du cœur humain qui bat à un rythme régulier et peut à tout moment, brutalement s’arrêter. Les personnages qu’il choisit de filmer sans user du moindre pathos, sont des militants, des homosexuels, certains sont même hémophiles, pour la plupart atteins du sida, et parfois à une phase déjà bien avancée de la maladie. Ils crient à la face du monde leur envie désespérée de vivre, d’aimer, tous sont furieux de ne pas voir les recherches avancer plus rapidement, de constater le cynisme des politiques, et le comportement criminel des firmes pharmaceutiques qui ne cherchent qu’à ralentir les choses pour s’en mettre plein les poches. Ils se battent également à coup de manifs', de meeting dans les écoles, de véritables performances d’art contestataires dans les rues de Paris, en brandissant les visages de leurs camarades déjà disparus. Ces jeunes veulent secouer la société qui détourne les yeux dès qu’on lui met en face ses nombreux tabous. Le véritable tour de force de Robin Campillo, c’est de ne pas se perdre dans une reconstruction en carton pâte d’une époque résolue, les années 90, mais d’actualiser son propos en se concentrant sur les visages, les corps, redonnant même une place de toute première importance à la parole, filmant des échanges entre les militants, des confrontations musclées, des déclarations enflammées comme le ferait un documentariste. Dans «120 battements par minute» on se couche dans la rue pour sensibiliser les médias mais on se refuse à se laisser mourir sur un lit d’hôpital. On danse, on baise, on s’aime, on réunit même ses dernières forces pour mener la lutte jusqu’au bout. Les acteurs sont d’une telle justesse, d’une présence si vibrante qu’il est impossible de détourner les yeux plus longtemps de cette vie qui bouillonne en eux et menace de s'éteindre. Ce film fera date, Campillo s’inscrit d’ores et déjà au panthéon des cinéastes les plus doués de sa génération.

 

Grégory Rateau

 

120 battements par minute ou la fureur de vivre

 

 

2017 (2h 23min)
Date de sortie 23 août 2017 (2h 23min)
De Robin Campillo
Avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel
Genre Drame
Nationalité français

 

 

Cinema Elvire Popesco, București

Vendredi, 19 Janvier 2018 / 17:30

Samedi, 20 Janvier 2018 / 19:00

Dimanche, 21 Janvier 2018 / 16:30

Dimanche, 28 Janvier 2018 / 21:45

Mercredi, 31 Janvier 2018 / 20:30

Dimanche, 04 Février 2018 / 13:30

 

 

Cahiers du Cinéma : "Davantage qu’il est un portrait de groupe ou d’un morceau d’histoire, le film fait la collection de ces gestes pour raconter ce que c’est de trouver un fil à quoi s’accrocher dans les remous d’une période dangereuse, dont on ne peut se sauver qu’à condition de réussir sa vie, fut-elle effroyablement brève. C’est-à-dire, aussi, réussir sa mort."

 

Libération : "Ce film est une boîte : une utopie et une cellule, une machine qui serait capable d’émotion comme celles de la musique électronique. Il crée là tout un réseau de sens qui n’est jamais métaphorique, mais scénographique : un espace qui cherche à se laisser habiter par des figures qui doivent tout à la vitalité en mouvement des acteurs, et se laisser envahir par des forces extérieures à la limite du surnaturel."

 

 

Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l'indifférence générale.
Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean.

 

auteur-gregory-rateau

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