Les infos de la semaine du 1er au 7 décembre 2023 : L'Inde à la COP 28

Pour écouter le récap de la semaine :

 "Nous n’avons pas beaucoup de temps pour corriger les erreurs du siècle précédent. Si nous ne pensons qu’à nos propres intérêts, cela poussera la planète vers l’obscurité. Les pays doivent dépasser leurs intérêts propres et remplir toutes leurs obligations en matière de climat. Chacun de nous doit assumer ses responsabilités respectives. Nous devons prendre l’engagement de tenir nos promesses et nos engagements et d’atteindre nos objectifs."

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Initiative de l'Inde sur un crédit vert 

Il a aussi appelé les pays du monde entier à se joindre à l’Inde dans son “initiative de crédit vert”, qui est un effort “non commercial” pour créer des puits de carbone. 

Présenté pour la première fois par le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique le 13 octobre 2023, le crédit vert a deux grandes priorités :  la conservation de l’eau et le (re)boisement.

L’objectif principal de cette initiative est de stimuler les activités environnementales volontaires telles que la plantation d’arbres, la conservation de l’eau, l’agriculture durable et la gestion des déchets en incitant les grandes entreprises et les entreprises privées a y participer. Ces activités seraient alors considérées comme des commodités pouvant être vendues et/ou échangées.

Pour écouter le discours de Narendra Modi : 

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L'Inde refuse de s'engager sur la santé face aux conséquences des risques climatiques

Si l'Inde s'est engagée sur le crédit vert, celle-ci a refusé de signer la déclaration internationale sur le climat et la santé. Signée par 123 pays dont l'Union Européenne, la déclaration promeut des systèmes de santé durables et plus résilients face au changement climatique et appelle à faire davantage pour protéger les personnes les plus vulnérables et les plus touchées par la crise climatique, notamment en réduisant de manière significative les émissions de gaz à effet de serre. Selon certains experts, cette demande serait difficilement réalisable à court terme étant donné les infrastructures actuelles du pays en matière de santé.

L'Inde refuse un accord sur les énergies renouvelables en faveur de son charbon

Le pays a aussi refusé de signer l’engagement mondial en faveur des énergies renouvelables. Cet accord non contraignant vise à tripler les capacités mondiales de production d’énergie provenant de sources renouvelables et à doubler le taux de l'efficacité énergétique au niveau mondial (de 2 % actuellement à un chiffre annuel de 4 % d’ici 2030). Le problème de cet engagement ? Il demande aussi une réduction progressive de l’utilisation du charbon, en particulier la fin des investissements dans de nouvelles centrales au charbon, qui sont incompatibles avec les efforts visant à limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C. Or, l’Inde dépend encore à 55% du charbon pour ses besoins en énergie et les entreprises de charbon y forment un lobby très puissant.  

Sur la page du ministère du charbon, il est indiqué :“ Le charbon est le combustible fossile le plus important et le plus abondant de l’Inde.”

La consommation d’énergie primaire commerciale en Inde a augmenté d’environ 700 % au cours des quatre dernières décennies. La consommation commerciale actuelle d’énergie primaire par habitant en Inde est d’environ 350 kgep/an, ce qui est bien inférieur à celui des pays développés. 

Le ministère explique que sous l’effet de l’augmentation de la population, de l’expansion de l’économie et de la quête d’une meilleure qualité de vie, la consommation d’énergie en Inde devrait continuer à augmenter. "Compte tenu du potentiel de réserve limité du pétrole et du gaz naturel, de la restriction de l'éco conservation sur les projets hydroliques et de la perception géopolitique de l’énergie nucléaire, le charbon continuera d’occuper le centre du scénario énergétique de l’Inde".

Selon le site : "Le charbon indien offre une source de combustible écologique unique sur le marché de l’énergie domestique pour le siècle prochain et au-delà."

Tentative de meurtre d'un militant pro-Khalistan aux États-Unis: le ministère de la justice charge un haut responsable indien.

Dans un autre registre, après le décès d’un militant séparatiste pro Khalistan au Canada, qui a détérioré les relations entre les deux pays, l’Inde est accusée d’avoir participé à une tentative de meurtre sur le territoire américain. : celle du militant sikh pro-Khalistan, Gurpatwant Singh Pannun, citoyen américain d’origine indienne.

Lundi, le principal conseiller adjoint à la sécurité nationale (NSA) des États-Unis, Jon Finer, a dirigé une délégation en Inde où il a noté la formation d’un panel d’enquête le 18 novembre par New Delhi sur le complot présumé.

Selon le département de justice des États-Unis, un haut responsable des services de renseignement indiens, encore inconnu mais appelé CC-1, est accusé d’avoir orchestré le complot d’assassinat. L’acte d’accusation allègue que le fonctionnaire a engagé un individu nommé Nikhil Gupta pour embaucher un tueur à gages avec un paiement anticipé, et suggère également que la police du Gujarat a abandonné des accusations criminelles contre monsieur Gupta à la demande du responsable des renseignements indiens afin de permettre le meurtre . Nikhil Gupta a été arrêté le 30 juin 2023 en République Tchèque et est en attente de son extradition vers les États-Unis. Le gouvernement indien s'est distancé de l'affaire déclarant que ces techniques étaient contraires à la politique du gouvernement.

Quatre indiennes classés parmi les femmes les plus puissantes du monde

Enfin, 4 femmes indiennes ont intégré la liste Forbes des femmes les plus puissantes du monde en 2023 dont Nirmala Sitharaman, une figure clé du parti Bharatiya Janata (BJP) et ministre des Finances et des Affaires commerciales de l’Inde depuis 2019.

Mais ce sont deux femmes présentes à la cop 28 qui ont retenu notre attention. 

Des femmes héroïnes ordinaires 

Sangitaben Rathod et Jasumatiben Jethabai Parmar, qui n’avaient pourtant jamais quitté leur Gujarat natal, se sont rendues à la COP 28 pour discuter de l'impact du changement  climatique sur les femmes et présenter leurs techniques innovantes et pourtant traditionnelles pour combattre le changement climatique. Parmi les solutions avancées : remplacer les pesticides chimiques par des pesticides et engrais naturels faits de feuille de neem et de bouse de vache. Ces techniques sont aujourd’hui développées sur l’ensemble du territoire indien par les femmes fermières grâce à l'association des "self-employed women association", femmes travailleuses indépendantes en Inde. Pour Jasumatiben Jethabai Parmar, "ces traditions qui semblent simples sont pourtant la clé d'un avenir durable". 

 

Elles ont même pu discuter avec l'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. Celle-ci a annoncé la création d’un Fonds mondial pour la résilience climatique de 50 millions de dollars à destination des femmes, dans le but de lutter contre le changement climatique. Le fonds aura le double objectif de permettre aux femmes et aux communautés de lutter contre le changement climatique et de contribuer à fournir de nouvelles ressources de subsistance et d’éducation.

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