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Relations Inde-Canada : un point sur la situation

Après les déclarations du Premier ministre Justin Trudeau à l’encontre des services de renseignement indiens concernant l’assassinat du citoyen canadien et activiste pro-Khalistan Hardeep Singh Nijjar, les relations entre le Canada et l’Inde se sont tendues. On fait le point.

Rencontre N.Modi et J.Trudeau en marge du G20 =. Source : X @Narendra ModiRencontre N.Modi et J.Trudeau en marge du G20 =. Source : X @Narendra Modi
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 27 octobre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

 

Hardeep Singh Nijjar, qui militait pour la création d’un État sikh séparé, était recherché par les autorités indiennes pour terrorisme et complot en vue de commettre un meurtre. Il a été abattu à l’extérieur d’un Gurdwara (lieu de culte de la communauté sikhe) dont il était le président, à Surrey, au Canada, en Colombie-Britannique, le 18 juin 2023.

Le 18 septembre 2023, lors d’un débat au Parlement canadien, le Premier ministre Justin Trudeau a affirmé que les responsables de la sécurité nationale du Canada avaient des raisons de croire que des “agents du gouvernement indien” avaient commis le meurtre de Nijjar, s’appuyant sur des preuves apparemment obtenues par les services de renseignement du Groupe des cinq (The Five Eyes, l'alliance des services de renseignement de l'Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des États-Unis). En retour, l’Inde a déclaré que les preuves étaient inexistantes, car non partagées avec le public, mais le Canada soutient avoir discuté de ces preuves pendant et avant le G20.

Le Canada a demandé à l’Inde de coopérer à l’enquête sur la mort de Hardeep Singh Nijjar et a expulsé un diplomate indien.

Qualifiant les accusations d'“absurdes”, l’Inde a exprimé son indignation en prenant des contre-mesures, dont la fermeture des services de visa pour les Canadiens “tant que la sécurité de son personnel ne pouvait être assurée”.

Le gouvernement indien a également conseillé à ses ressortissants de ne pas se rendre dans certaines parties du Canada, “compte tenu de l’augmentation des activités anti-indiennes”, et a exigé le départ de 41 diplomates de l’Inde "dans un souci de parité" et suite aux "inquiétudes d'ingérence dans les affaires du pays".

 

#WATCH | On Canadian diplomatic presence in India, EAM Dr S Jaishankar says, "There's this whole issue of parity that the size of how many diplomats there are of one country versus how many diplomats there are of the other country. Parity is very much provided for by the Vienna… pic.twitter.com/xJmk80GHHS

— ANI (@ANI) October 22, 2023

 

De plus, l'Inde accuse le Canada d'être un refuge pour terroristes. Les autorités indiennes déclarent avoir fourni la preuve à plusieurs reprises de données à charge contre les militants du Khalistan, sans que le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau n’agisse à ce sujet. Le pays a déclaré porter l'affaire devant le Groupe d'Action Financière, le GAFI, l'organisation intergouvernementale créée pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme à l'échelle mondiale. Les pays qui ne respectent pas les normes du GAFI peuvent faire l'objet de sanctions financières internationales.

Suite au départ de ses diplomates, le Canada a annoncé l’arrêt des dépôts de visas en personne dans les villes de Mumbai, Chandigarh et Bangalore.

Dans un communiqué, le gouvernement a déclaré : “À la suite de l’intention de l’Inde de supprimer unilatéralement les immunités pour tous les diplomates canadiens et leurs personnes à charge à Delhi, sauf pour 21 d’entre eux, d’ici le 20 octobre 2023, l'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a aussi réduit son nombre d’employés en Inde de 27 à 5. L' IRCC continuera d’accepter et de traiter les demandes en provenance de l’Inde, mais les niveaux de dotation réduits devraient avoir une incidence sur les délais de traitement. Le ministère de l’Immigration du Canada prévoit un arriéré d’environ 17 500 demandes d’immigration au début de 2024.

Il a aussi changé ses conseils aux voyageurs, avertissant de la possibilité de manifestations anti-Canada et de risques de harcèlement.

Ce 26 octobre, "après un examen approfondi de la situation en matière de sécurité qui tient compte de certaines mesures canadiennes récentes à cet égard", l'Inde a rouvert ses services de visas pour les catégories suivantes : visa d'entrée, visa business, visa médical et visa pour les conférences. Mais la situation semble ne pas devoir revenir à la normale avant un moment.

lepetitjournal.com bombay
Publié le 27 octobre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

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