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Écrit par FLEcible
Publié le 18 janvier 2021, mis à jour le 18 janvier 2021

En 1972, le sociolinguiste, anthropologue et folkloriste américain Dell H. Hymes introduit l’approche communicative dans la réflexion didactique de l’époque. Pour Hymes, l’approche communicative prend en compte l’apprenant en tant qu’acteur social, le considère comme responsable des tâches d’apprentissage à réaliser pour acquérir savoir, savoir-être, savoir-faire et savoir-apprendre dans un contexte de vie réelle, dans des situations concrètes. Pour théoriser cette vision, il développe le modèle « S.P.E.A.K.I.N.G », notamment en réaction à la linguistique du professeur émérite Noam Chomsky, dont la célèbre « grammaire générative » ne tenait pas compte des aspects sociaux du langage.

SPEAKING est un moyen mnémotechnique (outil incontournable pour apprendre des langues étrangères) qui aide à identifier et catégoriser les composantes d’une interaction linguistique. D. Hymes pense que pour parler convenablement une langue, il faut non seulement en maîtriser le vocabulaire et la grammaire mais aussi connaître le contexte d’emploi de chaque mot. Pour que sa pensée soit plus facilement mise en œuvre, Hymes l’a donc structurée en construisant l’acronyme S-P-E-A-K-I-N-G.

Le S/Setting se rapporte au cadre dans lequel l’échange va se faire : on ne parlera pas de la même façon lorsqu’on est au café avec des amis et lorsqu’on a un entretien d’embauche ; P/Participants : tous les « acteurs » sont pris en compte, à la fois ceux qui jouent – les profs, par exemple - comme ceux qui écoutent – élèves ; E/Ends : le but d’une conversation peut revêtir différentes finalités ; A/Acts : relatif au contenu : proposer, refuser etc. ; K/Keys : reflète l’importance des règles « clefs », les règles sous-jacentes : amical, cérémonieux etc. ; I/Instruments : les divers canaux que l’échange revêt selon Jakobson : face à face, e-mail, signes non-verbaux (les regards, la gestuelle etc.) ; N/Norms : derrière ces normes d’interaction, on trouve le cadre de l’échange : on ne s’adresse pas de la même façon à un ami ou à un supérieur hiérarchique ; quant à la norme linguistique, elle inclut les normes lexicales : la norme d’une conversation au café ne sera pas la même que lorsqu’on doit faire un discours devant des professionnels ; G/Genres : le support (une carte postale, une publicité, etc.).

La réflexion de Hymes sur le langage et la communication aura un impact dans la didactique vers les années 80 et elle donnera donc naissance à la méthodologie dite « de l’approche communicative » vue comme la capacité à appliquer la langue d’une façon significative dans des situations spécifiques et concrètes. On apprend une langue d’une manière adaptée à la vie réelle, et l’accent est mis sur la centration de l’apprenant, acteur social de son propre apprentissage. Les fonctions langagières sont réutilisées et permettent d’être « opérationnel » en langue cible dans des situations de communication.

Le saviez-vous ?

Il existe une différence entre « deuxième » et « second ». Deuxième implique qu’il y aura au moins un troisième, comme les temps de la valse, alors que second exclut justement une suite. La nuance a son poids ; par exemple lorsqu’il s’agit de nommer le conflit mondial des années 1937 à 1945. Idéologiquement, en effet, ce n’est pas pareil d’évoquer la Deuxième guerre mondiale ou la Seconde guerre mondiale. 

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