« Une sorte d'Internationale du français s'est ainsi mise en place, faible en nombre mais tenant des postes stratégiques à travers le monde », écrivait Louis Porcher en 1995. Un constat lucide de l’importance de la langue française parmi les décideurs européens puis mondiaux depuis la renaissance et l’ordonnance de Villers-Cotterêts établissant le français comme langue administrative du royaume de France, en 1539. Des lors, et ce jusqu’au début du 20ème, notre langue s’impose comme la langue diplomatique par excellence, celle que se doit de maîtriser tout individu instruit et souhaitant le prouver. A la cour de Russie, les enfants des tsars apprennent le français, pour se distinguer vis à vis du peuple mais aussi pour appartenir à une élite internationale.
La langue française s’impose peu à peu comme la langue des lumières, la langue universelle, celle de la raison, du progrès et de la justice. Au point de devenir petit à petit l’un des piliers du dogme colonial, s’alimentant de l’idée d’une expansion de la justice et du progrès, une idéologie portée par une langue qui circule désormais partout dans le monde via la colonisation. Car vers la fin du 19ème siècle, sous la férule de Jules Ferry, l’éducation pour tous et la colonisation ne font qu’un. La vision des auteurs des lumières, tels que Rousseau ou Condorcet, mettant en avant l’universalité de la raison, devient un des moteurs de l’idéologie coloniale et permet la diffusion de la langue française en tant que langue seconde à travers le monde. Cette ode à la francophonie via la colonisation va apporter à la France les moyens nécessaires d’être sur la scène internationale.
L’un des éléments précurseurs de l’expansion du français a été l’instauration des Alliances françaises (AF), en 1883, dont la tâche est de faire « rayonner » la langue ainsi que la culture française, dans des pays comme l’Argentine, par exemple. En effet, les Alliances françaises ne sont pas destinées uniquement aux pays de l’empire français. Dans une époque de lutte entre l’Eglise et l’anticléricalisme, les AF ont surtout pour objectif de « court-circuiter » les missions religieuses dont l’ambition était d’inculquer l’évangile aux indigènes et donc de passer pour cela par la langue française. Les AF doivent couper l’herbe sous les pieds des missionnaires en découplant le français du religieux.
En parallèle, la langue de Molière étant considérée comme « la plus pure » par les plus nostalgiques, qui la glorifient comme supérieure aux autres, l’idéal prôné par l’Etat devient celui de la primauté de l’écrit sur l’oral. Ce que nous ressentons encore aujourd’hui si nous nous souvenons que l’influence des grands auteurs ainsi que leurs œuvres restent le fondement de l’enseignement du français en France ou à l’étranger.
Même si le 20ème siècle marque un certain déclin de l’universalité du français, notre langue reste prestigieuse. A l’Organisation des Nations-Unies, le français se trouve ainsi à égalité avec l’anglais en tant que langue de travail. La fin de la deuxième guerre mondiale marque toutefois une étape importante : la décolonisation, l’Europe en ruine…il faut trouver les moyens nécessaires pour continuer à diffuser le français face à la progression de l’anglais au niveau international. Le général de Gaulle instaurera alors des méthodes et des structures afin que la présence culturelle française à l’étranger perdure. Il faut remanier l’apprentissage du français par le biais de la communication orale (vers les années 50-60) et non plus par l’écrit. On voit l’apparition d’institutions du FLE : en 1945, création de la direction générale des relations culturelles et des œuvres françaises à l’étranger et du Centre international d’études à l’étranger (CIEP). Un remaniement de l’apprentissage du français s’opère par le biais de certaines institutions politiques, comme le ministère des Affaires étrangères et Européennes, qui continueront de promouvoir le français dans le cadre de la coopération.
Avec l’avancée de la technologie, la décolonisation des années 60, une assistance qui se met en place, le nombre de coopérant augmente, le français devient un atout pour certaines carrières parmi les élites locales et on voit alors apparaître un nouveau type d’apprenant, voulant parler notre langue dans un but à caractère professionnel afin de « réussir dans la vie », c’est-à-dire se trouver une bonne place dans le tissu économique de leur pays. Un but tout à fait louable qui a amené l’apparition du français sur objectifs spécifiques (F.O.S). Le français s’en trouve rajeuni !
Casse-tête chinois !!!
Comment se rappeler de la lettre ‘e’ sans accent mais qui va se prononcer comme si elle en avait un ?
1/ Lorsque le ‘e’ est coincé entre deux consonnes et que la syllabe se coupe entre les deux consonnes :
Exemple : Merci (pas d’accent, mais on prononce le ‘e’ comme s’il y avait un accent !) ;
2/ Lorsque le ‘e’ est devant la lettre ‘X’ :
Exemple : exemple
3/ Lorsque la lettre ‘e’ se trouve devant une consonne double (deux l, deux f, etc..) :
Exemple : belle
4/ Lorsque la lettre ‘e’ se trouve dans un mot à la fin, juste devant une consonne que l’on va prononcer :
Exemple : la mère (la maman) prend un accent mais la mer ne prendra pas d’accent car la lettre ‘r’ se prononce, et dans ce cas pas besoin de mettre l’accent. Une situation similaire est chère amie (accent), cher ami (pas d’accent), etc.