Dans le cadre du Mois de la Francophonie, l'Institut Français du Liban et l'Agence Universitaire de la Francophonie ont organisé un match d'improvisation interuniversitaire à la salle Montaigne. On y a assisté, on vous raconte.
Une équipe libanaise, une autre libano-syrienne, une Syrienne et une Irakienne ont été entraînées par le slammeur franco-tunisien, Nebil Daghsen, pendant près d'une semaine. Jeunes étudiants de théâtre, ils doivent improviser des histoires en tenant compte des contraintes imposées par leur entraîneur : interdiction de parler, limite de temps?
Composé de diverses nationalités à l'image des équipes participant au match, les spectateurs portent deux cartons, un rouge et un blanc, pour l'arbitrer. Ils peuvent également intervenir tout au long du match en proposant, par exemple, un mot qui fera office de thème. Un jury formé par des représentants de l'ambassade de France et de l'AUF a également son mot à dire dans la désignation du vainqueur.
Le compte à rebours «5, 4, 3, 2, 1 ? impro ! » précédant chaque scène improvisée est lancé par le public, aussi enthousiaste que les membres des équipes. En effet, ces derniers jouent dans une ambiance aussi comique que dynamique, fortement empreinte de spontanéité. Chaque histoire est plus imprévue que l'autre. « Ils se sont complètement lâchés », affirme leur entraîneur, « comme un feu d'artifice ». Les participants font preuve d'un esprit d'équipe sans pareil, gommant ainsi toute différence de culture entre eux. L'aisance avec laquelle ils s'adaptent aux contraintes est impressionnante. Entre jeux de mots et scénarios saugrenus, ils n'ont pas fini de nous étonner.
C'est l'équipe libano-syrienne qui a remporté le tournoi. Nebil est ravi que ce soit une équipe composée d'acteurs de plusieurs nationalités qui ait gagné. Cinq des improvisateurs ayant participé à ce tournoi ont également été récompensés.
« On a appris à ne pas jouer contre, mais jouer avec », explique Christy, étudiante à l'Institut Mozart. Selon elle, Il faut être des « gamins » dans la tête pour pouvoir improviser. « On a appris à se laisser aller», poursuit-elle. Dans la même perspective, Samer confie qu'en improvisant, « on fait revivre l'enfant qui est endormi en nous », soulignant par ailleurs l'importance « des échanges culturels que cette expérience a permis ».
Nabil conclut : « l'improvisation, c'est un art populaire qui peut plaire à beaucoup de gens. Il permet de se rencontrer autrement que par la politique et de faire connaissance. Quand on connait mieux l'autre, on en a moins peur. Il ne représente plus un danger. Il y a peut-être des différences entre nous, mais elles sont négligeables par rapport à ce qu'on a en commun ».