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MOIS DE LA FRANCOPHONIE – A la découverte du slam

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Écrit par Sarah Delbos
Publié le 17 janvier 2019

Dans le cadre du mois de la Francophonie, l'Institut français et le bar culturel Onomatopeia organisaient une soirée dédiée à l'oralité et la poésie avec le slameur franco-tunisien, Nebil Daghsen. Reportage.

Lumières tamisées et chuchotements, la soirée débute par le visionnage des prestations des slameurs Mustapha Slameur (marocain) et Farah Chamma (palestinienne)*.

Pionnier du slam au Maroc, Mustapha Slameur, dépeint avec ironie les contradictions des sociétés arabes. Ses prestations « Les noces de l'hormone » et « Je suis » sont criantes de réalisme et prêtent parfois à rire au vu des non-sens qu'il décrit. Farah Chamma délivre une poésie crue et poignante sur le thème de l'exil et de la Palestine dans « Atlas ». Dans sa deuxième performance intitulée « Langue nue », elle jongle malicieusement avec les sonorités de la langue arabe.

Après une improvisation inattendue de l'un des spectateurs, Nebil qui se décrit lui-même comme un « cuisinier avec les mots et l'imagination », entame ses quatre prestations live. Énergique et expressif, le slameur accompagné par trois musiciens interagit naturellement avec le public. Mêlant humour et sensibilité, Nebil s'exclame, récite et encourage le public à participer lors d'un slam au champ lexical du goût. Le public se prête au jeu et répète après lui « pâtisseries (?) pâtisseries » dans une atmosphère bon enfant.

Pour sa dernière prestation, Soraya et Marie-José du média « Labne&Facts » ont recueilli pendant deux semaines, à l'approche de la Fête des mères, des témoignages sur les mères libanaises. La fusion entre leur travail journalistique et l'art poétique de Nebil, donne lieu à un texte émouvant, qui rend hommage à toutes ces « oum » du Liban.  La soirée se termine avec l'impro de quelques personnes dans une ambiance conviviale.

Pour Nebil, on assiste ce soir à l'éclosion d'une nouvelle scène beyrouthine d'improvisation. Ce n'est pas la première fois que Nebil vient au Liban. Lors de sa première visite il y a quatre ans, il est tombé sous le charme de Beyrouth et de son « bordel organisé ». « Si ça ne tenait qu'à moi, je resterais six mois par an à Beyrouth » avoue-t-il. Il ressent une forte énergie artistique à Beyrouth, et souhaite développer l'improvisation et le slam au Liban. Son projet à terme est de « former une ligue libanaise d'improvisation ». À travers le slam, Nebil cherche à « démocratiser la poésie ». Pour lui, la langue est « une banque d'émotions », et le slam un moyen de réapprendre à dialoguer et s'écouter.

Si vous aimez la poésie orale et les jeux de mots, deux équipes libanaises, une équipe syrienne et une équipe irakienne s'affronteront vendredi 24 mars à 18h à la salle Montaigne de l'Institut français dans un match d'improvisation interuniversitaire. Ces équipes vont être entrainées toute la semaine par Nebil.

*Vous pouvez retrouver ces performances artistiques sur le site SAMARMEDIA 

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Publié le 21 mars 2017, mis à jour le 17 janvier 2019

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