Le président du Conseil économique et social (CES) libanais, Charles Arbid et son homologue français du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de France, Patrick Bernasconi, ont signé lundi à Beyrouth une convention de coopération en présence de l’ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher.
Cette convention s’inscrit dans « une dynamique de modernisation du CES », a expliqué Charles Arbid. Face à la situation économique du Liban et dans le sillage la conférence CEDRE sur le Liban, le président du CES libanais a souligné l’importance de « la mise en œuvre de réformes structurelles qui nous permettra d’ériger les fondements d’une économie équilibrée ». Dans ce contexte le CES entend s’imposer comme une force de proposition, d’autant que « le gouvernement actuel s’est engagé à l’application d’un programme de réformes, basé aussi, sur les propositions du Conseil économique et social. » a rappelé M. Arbid. « La lutte contre la corruption est prioritaire car elle ouvre la voie à l’assainissement des dépenses publiques » a-t-il affirmé. S’inspirant de son ‘’grand frère’’ français, le CES compte consolider son rôle « comme levier du dialogue, plate-forme de l’action participative et instrument du changement » a-t-il conclu, exprimant sa volonté d’accroitre la participation de la société civile au sein du CES.
Pour sa part, Patrick Bernasconi s’est félicité du renforcement de la coopération entre les deux conseils, rappelant qu’une première convention avait déjà été signée en 2001, ouvrant la voie à un plus grand « partage d’expériences ». Il a également salué les efforts du gouvernement libanais ces derniers mois pour mettre en œuvre les réformes économiques et budgétaires. « J’ai la conviction que plus le Liban s’engagera sur cette voie, plus ses partenaires le soutiendront », a-t-il souligné. M. Bernasconi a ensuite parlé de l’évolution du rôle du CESE. « Le lien que nous tissons entre nos sociétés et les responsables politiques, ce trait d’union entre citoyens et pouvoirs publics que nous incarnons, est plus nécessaire que jamais » a-t-il affirmé, avant de lancer : « soyons donc fiers de ce que nous sommes, un outil pour réduire les fractures et un rempart face aux populismes »
Revenant sur l’histoire du CES libanais depuis sa création en 1995, dont la mise en route a été « difficile et semée d'embuches (…) malgré les efforts consentis par son ancien président, Roger Nasnas », l’ambassadeur de France, Bruno Foucher a souligné que le CES était « parvenu à s'affirmer comme l'un des moteurs de l'émergence d'une véritable société civile au Liban dans les années 2000 ». Il a également rappelé que le CES avait élaboré en 2007 une « vision économique et sociale moderne pour le pays », reprise « 10 ans plus tard (…) ce qui témoigne du rôle central que peut et doit jouer le CES auprès des décideurs politiques ». L’ambassadeur a salué le fait que le CES ait pu étendre « son champ d’action avec notamment son active participation à la mise en œuvre de la conférence CEDRE en 2018 » sous l’impulsion des « autorités, conscientes des enjeux économiques et sociaux du pays » et de Charles Arbid, avant de conclure : « le Liban est dans un contexte économique et social compliqué qui rend plus que jamais nécessaire la consolidation des espaces de démocratie participative et de dialogue, comme peut l'être le Conseil économique et social. » a-t-il conclu.