L’émissaire français pour le suivi de la Conférence économique pour le développement, par les réformes et avec les entreprises en faveur du Liban estime qu’il n’y a pas de « solution miracle » face aux difficultés économiques du pays.
« Les financements seront débloqués dès que les signes de mise en place des réformes » a affirmé le diplomate français Pierre Duquesne lors d’une conférence qui s’est tenue jeudi matin à l’ambassade de France, soulignant l’importance pour le Liban d’effectuer au plus vite les réformes nécessaires « pour que le plan d’investissement fonctionne ».
« L’urgence de la situation économique et financière est admise de tous (…) Je sens l‘inquiétude (…) Tous les indicateurs économiques et financiers ont mauvais », a ajouté M. Duquesne. Il a souligné qu’il fallait que le gouvernement libanais prenne des décisions « tranchées ». « Le temps presse. On ne peut pas se permettre de continuer les débats à l’infini », a mis en garde l’émissaire français, déplorant « 9 mois de perdus » en raison de la non-formation du gouvernement à l’issue des législatives de mai 2018.
« Il y a encore des gens ici et là qui croient qu’il pourrait y avoir une solution miracle. Il n’y en a pas », a déclaré M Duquesne, en référence aux espoirs engendrés par la découverte d’éventuelles ressources d’hydrocarbures.
Cependant, M. Duquesne a tenu à réaffirmer que même si le scepticisme des donateurs s'est accru ces dernières semaines, « le processus CEDRE est toujours valable ». Selon lui, le gouvernement libanais doit commencer par hiérarchiser les projets à mettre en œuvre. « Il y a un plan d’investissement en infrastructures présenté l’an dernier par les autorités libanaises qui mérite que soient hiérarchisés les quelques 280 projets qui y figurent » a-t-il expliqué.
Le diplomate français a pris pour exemple la réforme de l’électricité du Liban, dont les tarifs n’ont pas augmenté depuis un quart de siècle. La dette dans ce secteur représente à lui seul 90% de la dette publique qui équivaut à 160% du PIB du pays.
En avril 2018, les donateurs participants à CEDRE ont promis plus de 10 milliards de dollars sous forme de prêts conditionnés à un certain nombre de réformes structurelles du pays. « Les conclusions de CEDRE sont assez précises sur ce qu’il conviendrait de faire, non pas pour faire plaisir à la communauté internationale, mais pour mettre le pays sur un fonctionnement normal et mettre en œuvre les projets », a souligné M. Duquesne.
Par ailleurs, suite aux incidents avec Israël le week-end dernier à la frontière sud, Pierre Duquesne a assuré qu’il était venu au Liban mardi « dans le cadre d’une mission normale » prévue de longue date.