Chaque année, les Arméniens du Liban célèbrent Noël le 6 janvier, une date qui se distingue des festivités occidentales du 25 décembre. Plongée dans une tradition séculaire mêlant ferveur religieuse et héritage culturel, un moment phare pour la communauté arménienne.
Alors que la majorité des Libanais rangent déjà leurs sapins et décorations de Noël, une partie de la population se prépare à commémorer la naissance et le baptême du Christ. Pour les Arméniens, fidèles aux traditions de leur Église apostolique, cette fête ne tombe pas le 25 décembre, comme dans les églises occidentales mais le 6 janvier.
L’Eglise arménienne a conservé la date originelle de Noël, le 6 janvier
L’origine de cette différence remonte aux premiers siècles du christianisme. À l’époque, toutes les Églises célébraient Noël et l’Épiphanie le même jour, le 6 janvier. Ce n’est qu’au IVe siècle que l’Église occidentale a déplacé la fête de la Nativité au 25 décembre, coïncidant avec les célébrations païennes, pour marquer la naissance du Christ. L’Église arménienne, elle, a conservé la date originelle, qu’elle associe aussi au baptême du Christ dans le fleuve Jourdain, connu sous le nom de Théophanie.
Au Liban, où vivent environ 150.000 Arméniens, Noël est une occasion de rassembler familles et amis autour des valeurs de partage et de spiritualité. Une chance pour la diaspora arménienne installée dans le pays du cèdre, le 6 janvier est férié. La population peut donc se réunir en famille et célébrer comme en Arménie.
Dans la majorité des pays où est installée la diaspora, le 6 janvier n’est pas un jour férié. Il est donc compliqué de se rassembler pour les célébrations de Noël. Par praticité, une grande partie de la diaspora arménienne célèbre Noël quelques jours en avance, le 25 décembre.
Célébrations et repas festif
Les célébrations débutent par une messe solennelle à la Cathédrale Saint-Élie-et-Saint-Grégoire-l'Illuminateur des arméniens catholiques à Beyrouth. La cérémonie inclut la bénédiction de l’eau, un rituel qui symbolise le baptême du Christ.
Après la messe, les familles se réunissent autour d’un repas festif. À table, le repas de Noël arménien ne suit pas de plat principal spécifique. Deux traditions culinaires se distinguent : celle de l'Arménie, centrée sur les grillades de viandes et poissons ("khorovadz"), et celle de la diaspora, influencée par les cuisines turque, libanaise, syrienne et grecque. Néanmoins, une chose les réunit : le lavash, pain traditionnel arménien qui accompagne tous les repas.
Le dessert est également commun : l'anouch abour. Il s’agit d’une bouillie de blé et fruits secs, parfumée à la cannelle et à l'eau de rose, suivie de douceurs orientales comme les baklavas et les loukoums, surtout en diaspora.
Le Noël arménien, par son unicité, enrichit le calendrier festif libanais, déjà empreint d’une diversité culturelle exceptionnelle. Alors dans l’ordre arménien, bonne Année et Joyeux Noël!