L’adjoint à la culture (CDU) de la capitale allemande, Joe Chialo, a annoncé une augmentation massive des fonds alloués aux institutions artistiques de la capitale allemande.
Un budget extraordinaire
En 2024, Berlin portera son financement de la culture à 947 millions d'euros, une somme importante pour un Land qui finance les activités d'une seule ville, et en hausse de 13 millions d'euros par rapport au budget 2023. L’ambition est de doubler le nombre d’ateliers, de studios de répétition, de clubs et de scènes de spectacle d’ici à 2030.
Parmi les projets qui en bénéficieront, on peut citer la rénovation du Komische Oper, l'un des principaux opéras de Berlin, ainsi que le financement des musées, des expositions, des sites commémoratifs, des écoles d'art dramatique et des théâtres.
L'objectif est de renforcer la résilience de la culture berlinoise en combinant la créativité de la scène underground avec les institutions culturelles de renom telles que les trois opéras et les bibliothèques. Depuis que les clubs et discothèques ont été reclassés comme "lieux culturels" au cours des deux dernières années, la vie nocturne et festive est désormais officiellement placée sous la responsabilité du sénateur chargé de la culture.
La consensualité de la politique culturelle allemande
Avec un maire de droite, Kai Wegner, à la tête de la ville - une première en vingt ans - et la culture entre les mains des conservateurs chrétiens-démocrates (CDU), l'écosystème artistique berlinois esquissait déjà des inquiétudes.
La nomination du nouvel adjoint à la culture Joe Chialo au sein de la coalition CDU-SPD, a été une véritable surprise : ancien chanteur dans un groupe de métal, consensuel dans sa prise de décision, son engagement pour les arts permettra à Berlin d'ajouter près de 500 espaces culturels à sa liste déjà impressionnante de 2 000 lieux.
Berlin, plaque tournante de la culture mondiale
Au cours de la décennie et demie écoulée, de nombreux sites culturels emblématiques ont dû mettre la clé sous la porte, contraints de quitter leurs sites industriels, poussés hors de ces lieux par l'expansion des promoteurs immobiliers.
La culture n'est pas un domaine élitiste et n'est pas réservée à Berlin-Mitte. Joe Chialo
De nombreux bureaux et immeubles d’habitations ont pris la place des espaces créatifs, autrefois dédiés aux vernissages ou aux soirées techno. Et même si le tronçon final de l'autoroute urbaine A100 en cours de construction se déploie sous terre, il absorbera entre vingt et trente sites artistiques abandonnés, ainsi que des clubs réputés.
Les clubs sont des usines à talents, ils apportent une contribution culturelle importante, ils rendent les centres-villes plus attrayants [et] attirent le public. Joe Chialo pour le Berliner Zeitung
Joe Chialo souhaite que les clubs berlinois soient reconnus comme des "sites culturels" et insiste sur le fait que la culture ne doit pas être élitiste. Qu'il s'agisse de la scène des clubs, des théâtres, des opéras ou des musées, tous ont leur place dans la vie culturelle de la capitale.
Promouvoir les récits alternatifs de la capitale
Promoteur actif de la culture et de la musique africaines depuis des décennies, M. Chialo contraste fortement avec son prédécesseur, Klaus Lederer, qui, tout en embrassant la diversité et notamment la culture queer, était perçu comme moins cosmopolite. Joe Chialo encourage les producteurs culturels à se confronter au passé colonial de l'Allemagne et ambitionne une vie culturelle berlinoise qui intègrerait les histoires de réussite des minorités sous représentées.
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