A Berlin, les projets fleurissent en toute saison, à l’Est comme à l’Ouest. Entre modernisation, rénovation et maintien d’un réseau de transports fluide, l’équation est parfois difficile à résoudre.
De bonnes nouvelles concernant les transports en commun
Deux ans après la fin du fiasco de l’aéroport international Willy Brandt, dont les travaux s’étaient finis dix ans après la date annoncée initialement, Berlin souhaite s’acquitter de son image de retardataire. Pour la rentrée, la ville accueille ses citoyens avec une bonne nouvelle : depuis ce lundi, la ligne U2 circule à nouveau normalement.
En octobre 2022, les immenses travaux de la tour Covivio sur l’Alexanderplatz avaient fait s’effondrer les deux tubes du tunnel de la ligne reliant Pankow à Wilmersdorf. Les métros ne passaient alors que toutes les quinze minutes puisqu’une seule voie était utilisable.
A l’origine de cette perturbation, la société foncière Covivio a dû débourser pas moins de dix millions d’euros pour réparer le tunnel. Pour autant, l’entreprise française ne ralentit pas son grand projet prévu pour 2024 : logements, commerces et espaces de travail devraient investir les 60 000 m² dédiés à la Tour Covivio, au cœur de la capitale.
Parmi les autres nouvelles de la rentrée, la ligne de tramway M10 est prolongée de la gare centrale jusqu’au début du quartier de Moabit, au niveau de la Turmstraße. Ce nouvel itinéraire se mettra en route dès le 9 septembre : il aura coûté 33 millions d’euros.
La Berliner Verkehrsbetriebe (BVG) ne perd pas le rythme en réfléchissant déjà à prolonger cette même ligne M10 mais de l’autre côté, vers le quartier de Neukölln. Ici, le défi est tout autre : tracer un itinéraire de tram à travers le parc Görlitzer sans détériorer les espaces verts.
De nouveaux logements étudiants à Hellersdorf
Autre chantier berlinois, l’embouteillage locatif. A chaque rentrée, des centaines d’étudiants scrutent différentes plateformes et sites à la recherche d’une opportunité de logement. La demande dépasse l’offre de façon trop importante. En réaction, l’entreprise GESOBAU bâtit un GESOcampus, comprenant plus de 1500 logements étudiants autour de Hellersdorf, dans la banlieue est de Berlin.
Le premier immeuble, dont la construction vient de s’achever, peut accueillir jusqu’à 84 étudiants. L’entreprise promet des loyers abordables et des chambres individuelles comme des colocations. Certaines seront équipées d’une cuisine tandis que d’autres immeubles auront des cuisines communes et d’autres espaces de convivialité. Avec une fin de projet prévue pour décembre 2023, Gesobau propose déjà des appartements à la location : avis aux intéressé.e.s
La forteresse du Reichstag à l’horizon 2025
Outre les rénovations privées, les plus observateurs d’entre vous n’auront pas manqué les trous et les mouvements d’engins devant le Reichstag. Affectant la vue du bâtiment du Bundestag depuis la place de la République, ces simples travaux de câblage préparent un projet bien plus important. A partir de 2025, le gouvernement veut construire une sorte de fossé, long de 55 mètres et profond de deux mètres et demi, nommé “Aha-Graben”.
L’objectif de ce chantier est de protéger le palais du Reichstag de potentielles attaques. Bien qu’évitée de justesse, la tentative de prise d’assaut d'août 2020 ou encore les rumeurs de coup d’Etat de décembre dernier ont de quoi donner quelques sueurs froides aux résidents du Bundestag.
Par ailleurs, cette nouvelle mesure de sécurité est ainsi menée pour ne pas perturber l’harmonie visuelle du lieu. La tranchée ne doit être visible que de près en ne gâchant pas les photos des touristes.
L’Est reprend des couleurs
Stagnant dans un abandon prolongé depuis plus de vingt ans, la Cité Lichtenberg a enfin trouvé quelqu’un d’assez courageux pour s’occuper d’elle. A Alt-Hohenschönhausen, un ensemble de neuf immeubles qui hébergeait autrefois des ouvriers de l’ex-RDA incarne le nouveau chantier du groupe “Belle Epoque”. Face à l’explosion de la demande de logements, les propriétaires souhaitent transformer ce lieu chargé d’histoire en un micro-quartier avec plus de 1000 logements, une école et des commerces.
Avant de construire, tout reste d’abord à démolir. Les architectes et urbanistes estiment la durée des travaux à quatre ans environ. Mais la rénovation d’anciens bâtiments a déjà fait ses preuves dans le quartier. Non loin de la cité Lichtenberg, le Volskbad Lichtenberg, utilisé sous la République de Weimar et sous l’ex-RDA, est conservé dans un bon état et peut être utilisé pour des locations, commerciales, culturelles ou sociales. A l’occasion des journées du patrimoine les 9 et 10 septembre prochains, vous pourrez d’ailleurs visiter ce lieu chargé d’histoire.
La controverse : l’usage de l’automobile
Enfin, la ville de Berlin cherche également à fluidifier sa circulation. Dans cette quête, deux camps se sont créés : les pro-automobilistes et les pro-pistes cyclables. Certains se demandent alors si s’inspirer de Paris s’avèrerait être la solution. Travaillant main dans la main pour l’ouverture d’une ligne de TGV à l’horizon 2024, les deux capitales pourraient également s’inspirer l’une de l’autre dans leurs politiques de trafic urbain.
Si son centre-ville est bien moins dense que Paris, Berlin cherche aussi à créer plus d’espaces pour les cyclistes en libérant les rues étroites des voitures. A titre d’exemple, une nouvelle piste cyclable, longue de 750 mètres, va être construite sur la Prenzlauer Allee.
Prochain test d’envergure : l’Internationale Funkaufstellung (IFA), du 1er au cinq septembre 2023. Le salon mondial d’électronique et de technologie va créer une grande affluence au Parc des expositions. En prévoyant une circulation très dense, la ville de Berlin recommande d’ores et déjà d’opter pour les transports en commun.
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