Ministre de la Famille en 2018, elle est devenue le 26 septembre dernier la première femme élue maire de Berlin. Retour sur l’ascension politique de Franziska Giffey.
Ses débuts à Neukölln
En 2002, Franziska Giffey s’installe à Berlin et plus précisément dans l’arrondissement de Neukölln. Titulaire d’un doctorat sur le thème « La Voie de l’Europe vers les citoyens. La politique suivie par la Commission européenne pour faire participer la société civile », elle travaille à la mairie en tant que responsable des affaires européennes.
C’est en 2007 qu’elle décide rejoindre le SPD et dès 2010, elle est nommée adjointe au maire de Neukölln en charge de l’Éducation, des Écoles, de la Culture et des sports. En 2015, elle marque déjà l’histoire de la ville en devenant la première femme maire de cet arrondissement. Franziska Giffey se démarque par ses positions sur l’école qu’elle juge être un outil indispensable d’intégration et veut interdire toute trace de signes religieux dans le milieu scolaire.
De la mairie au ministère
La carrière de Franziska Giffey prend un tournant en 2018 lorsqu’Angela Merkel compose son quatrième gouvernement de coalition. En effet, l’adjointe au maire de Neukölln se voit attribuer le poste de ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse et devient la seule ministre à être issue de l’ancienne Allemagne de l’Est.
Au cours de son mandat, Franziska Giffey fait parler d’elle notamment par ses prises de positions. Elle qui militait pour interdire les signes religieux à l’école défend une école ayant mis à disposition des burkinis aux élèves musulmanes. Plusieurs voix s’élèvent contre ce soutien, mais la ministre campe sur ses positions en défendant l’idée qu’il s’agit d’un moyen de mieux intégrer les jeunes musulmanes.
Franziska Giffey profite également de son statut pour porter des mesures qui visent à renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes. Première femme maire de Neukölln, elle appelle, lorsqu’elle est ministre, à renforcer la présence des femmes dans la sphère politique allemande. Elle milite également avec Angela Merkel pour imposer un quota de 30 % de femmes dans les conseils d’administration d’entreprises aussi bien dans le secteur public que le secteur privé.
Pourtant, en mai dernier, un rebondissement vient ternir l’ascension politique de Franziska Giffey. Elle est mise en cause dans une affaire de plagiat concernant sa thèse depuis 2019 et décide de présenter sa démission lors du conseil des ministres. « J’accepte cette décision pour laquelle j'ai un grand respect mais un regret tout aussi grand » déclare Angela Merkel soulignant une « très bonne collaboration ». Pourtant, elle est contrainte de s’éloigner de la vie politique pendant un temps.
Retour à Berlin
Ce temps qui lui est donné, Franziska Giffey le met à profit pour se positionner comme candidate aux élections régionales du 26 septembre 2021. Son investiture est officialisée par le SPD et elle peut alors partir en campagne afin de permettre au parti de conserver la ville. La ville est gouvernée par le SPD depuis 20 ans et la candidate doit relever le défi de garder ce bastion que Michael Müller décide alors de laisser après près de 7 ans au pouvoir.
Le pari du SPD fonctionne et le 26 septembre 2021, Franziska Giffey devient la première femme maire de Berlin avec 21,4 % des voix. Plusieurs grands chantiers politiques attendent désormais la maire de la capitale comme la problématique des prix des loyers qui a fait sortir les habitants dans la rue de nombreuses fois. Sans nul doute, il faudra également attendre que la coalition au niveau fédéral soit entérinée pour voir de grandes lignes se dégager dans la gestion de la capitale.
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