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Faux tests Corona : à Berlin, la fraude s'élève à 30 millions d'euros

Test covid Test covid
© dronepic - Wikimédia Commons
Écrit par Clara Le Divenach
Publié le 4 juillet 2022, mis à jour le 5 juillet 2022

Selon les enquêteurs, les fraudeurs ont empoché au moins 30 millions d'euros grâce à de fausses factures pour des tests Corona à Berlin. Mais ces escroqueries concernent également toute l'Allemagne.

 

Avec plus de 1500 centres de dépistage dans la ville au plus fort de l’épidémie, il était possible de se faire tester gratuitement dans des cafés, des pharmacies ou même des bibliothèques. Si cette mise en place se voulait immédiate afin d'endiguer efficacement l’épidémie, le manque de contrôle des autorités fait aujourd’hui débat.

 

Des fraudes généralisées dans toute l'Allemagne

Dans toute l'Allemagne, environ 10,5 milliards d'euros ont été versés aux exploitants commerciaux des centres de dépistage rapide. Les enquêteurs estiment que le montant de la fraude s'élève au moins à un milliard, voire à 1,5 milliard d'euros

 

Dans la ville, un groupe de personnes a déjà été arrêté en avril dernier pour avoir escroqué 9 millions d’euros entre mai 2021 et avril 2022 à travers 18 centres répartis dans toute la ville. Le processus consistait à monter des centres de tests, puis à facturer plus de dépistages qu’il n’y avait en réalité. La KV Berlin (Association des médecins conventionnés de Berlin) est responsable de la facturation des tests et de versements : si les tests étaient gratuits pour les citoyens, ils étaient en réalité financés par l’argent public, à hauteur maximum de 12,50 € l'unité.

Le 21 juin, la KV Berlin avait déclaré avoir versé depuis le début de l’épidémie environ 590 millions d'euros d'argent des contribuables.

 

Des mesures de contrôle remises en question

Le manque de régulation de ces centres avait déjà été critiqué : la première ordonnance sur les tests du ministre fédéral de la santé de l’époque, Jens Spahn (CDU), ne prévoyait aucun mécanisme de contrôle des exploitants des centres de dépistage. Depuis, les ordonnances ont été modifiées, mais le problème persiste : les contrôles demeurent rares, et récemment, la LKA (la police criminelle du Land) a ouvert une enquête sur la KV Berlin pour abus de confiance, du fait d’une gestion estimée trop laxiste. Il a en effet été pointé du doigt que la réalisation d’un grand nombre de tests profite également à la KV Berlin, puisqu’elle touche une commission allant de 2,5 à 3,5% lors de la facturation d’un test.

 

Depuis le 30 juin, les tests gratuits ne sont accessibles plus qu’à une minorité de personnes, ce dont certains se réjouissent : Andreas Gassen, directeur de la Kassenärztliche Bundesvereinigung (Association des médecins conventionnés, mais au niveau fédéral) a déclaré lors d’une interview le mois dernier sur la chaine rbb :

Nous avons constaté que les tests rapides (Bürgertest) présentent un certain potentiel d'abus, qu'ils sont de mauvaise qualité et qu'ils ne contribuent pas vraiment à l'acquisition de connaissances.

A Berlin, 335 procédures d’enquête sont en cours concernant des centres frauduleux.

 

 

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