L’emblématique campement “Köpi-platz”, symbole de la gauche radicale à Berlin, devrait être évacué le 15 octobre par la police. Face à leur expulsion imminente, les 50 habitants de la zone ne cessent de protester. Après avoir renforcé les barricades délimitant le camp et organisé des manifestations, les habitants ont saisi la cour d’appel, a affirmé leur avocat lors d’une conférence de presse tenue le 8 octobre.
Rendez-vous sur la “Köpi-platz”, 137 Köpenicker straße
“Köpi-platz”, surnommée “Köpi”, a vu le jour juste après la chute du Mur de Berlin au Köpenicker straße 137, dans le quartier de Berlin-Mitte . Désormais, il s’agit d’un lieu emblématique de la scène de la gauche radicale berlinoise, où de nombreux évènements sont organisés dans la salle de concert ou les ateliers. Derrière les barricades se trouvent des caravanes mais aussi des installations sportives, faisant de ce squat un véritable lieu de vie.
C’est en juin dernier que le Tribunal régional de Berlin a ordonné l’expulsion des habitants des caravanes de la “Köpi-platz”. Le propriétaire du lieu, d’une surface de 2600m2 a obtenu un permis de construire et souhaite que la zone soit libérée. La date d’expulsion est fixée au 15 Octobre 2021.
Nous sommes nombreux, nous sommes en colère et ensemble nous sommes forts. ("Ronny Konopke", porte-parole des habitants)
Une expulsion programmée le 15 octobre 2021 par la police
Les barricades délimitant la Köpi-platz sont recouvertes de pancartes aux slogans en réponse à l’expulsion annoncée. “Stop à l’expulsion”, “Défendez Köpiwagen”, les affiches cachent l’intérieur du camp où vivent 50 personnes, dont aucun enfant, a affirmé l’un des porte-parole lors de la conférence de presse. Depuis quelques jours, les barrières ont été solidifiées par les habitants, se préparant à être forcés de quitter leur lieu de vie par la police le 15 Octobre.
L’avocat des habitants était aussi présent ce matin. Lui-même a annoncé le dépôt d’une procédure d’urgence devant la cour d'appel. Une expertise publiée jeudi dernier accuse la falsification d’une signature du propriétaire sur un mandat du procès. Les habitants de “Köpi-platz” défendent le fait que le propriétaire n'a potentiellement pas été légalement représenté lors du procès. Le tribunal va donc analyser l’évaluation de l’expertise. En cas d’accord avec celle-ci, les habitants de “Köpi-platz” gagneront du temps, l’ordonnance d’expulsion devant être suspendue.
© LPJ Berlin - Léa Farges
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