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L'Allemagne et son pack énergétique attirent les critiques au niveau européen

Olaf Scholz avec des dirigeants européens à PragueOlaf Scholz avec des dirigeants européens à Prague
Olaf Scholz avec Emmanuel Macron et Mark Rutte lors de la rencontre avec les fondateurs du Brussels Institute for Geopolitics, le 7 octobre 2022 © Bundeskanzler Olaf Scholz - Twitter
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Publié le 13 octobre 2022, mis à jour le 16 octobre 2024

Berlin est sous le feu des critiques européennes depuis quelques semaines. À la suite de l’annonce de la mise en place de son pack énergétique afin de protéger son économie, plusieurs voix à travers l'Union européenne dénoncent une concurrence déloyale du gouvernement allemand.


Crise migratoire, sanitaire ou économique, chacune des crises ramène le spectre d’un risque de repli sur soi des pays européens. La crise énergétique ne fait pas exception à la règle et le nouveau pack énergétique annoncé par le gouvernement allemand le 29 septembre dernier ne risque pas de faire cesser les critiques. Après avoir fait cavalier seul dans les premières semaines de la crise du Covid-19, l’Allemagne semble désormais vouloir sauver son économie et plus particulièrement son industrie, peu importe le coût. Berlin a en effet annoncé la mise en place d’une aide exceptionnelle de 200 milliards afin de protéger sa population et son économie de l’explosion du coût de l’énergie. Une mesure rapidement dénoncée par une partie des pays de l'Union européenne, invoquant une mesure d’inégalité entre les pays.

 



Pour être clair, ce ne sont pas les fonds propres des pays qui sont ici mis en cause. Après deux ans de ralentissement économique provoqué par le Covid-19, les caisses sont vides, comme le rappelle le commissaire européen Thierry Breton, sur le plateau de BFMTV le 6 octobre : " Aucun État n'a le premier euro vaillant pour faire face à cette crise, tout le monde doit emprunter ". Et c’est justement cette capacité d’emprunt qui pose problème. Il est important de savoir si chacun des pays de l'Union européenne, soumis au marché commun, est capable d’emprunter la même somme sur les marchés financiers, ce qui est loin d’être évident. Avec en toile de fond la question de la concurrence déloyale, risquant d’affaiblir une Union européenne déjà instable : "Je vois un grand risque de fragmentation, car 200 milliards d'euros de subvention c'est une somme énorme, cela donne un réel avantage pour les entreprises allemandes et les consommateurs, que les autres pays ne peuvent pas fournir", explique Philipp Lausberg, analyste au European Policy Centre.



Pour rappel, le paragraphe 1 de l’article 107 du Traité de Fonctionnement de l'Union européenne interdit par principe les aides d’État : " [s]auf dérogations prévues par les traités, sont incompatibles avec le marché intérieur, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d’État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions ". Désormais, la balle est entre les mains de Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence. Ce sera son rôle de la valider ou non les aides du gouvernement allemand.


Malgré l’importance de la somme, il semble que le plan va être validé, compte tenu des pertes colossales de l’Allemagne depuis le début de la crise énergétique. Le procédé pose tout de même question : alors que l’Europe s’enfonce dans la crise, le fait que Berlin prenne ce genre d’initiative en solitaire témoigne t-il d'un effritement de la solidarité européenne ? 
 

 

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