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Un an après le début du conflit, quel bilan pour l'aide allemande en Ukraine ?

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Mobilisation pour l'Ukraine à Berlin - Février 2022 © LPJ_Berlin - Lukas Keller
Écrit par Sandra Champroux
Publié le 23 février 2023, mis à jour le 24 février 2023

Cela fait un an que la guerre en Ukraine a débuté. L'occasion de faire un retour sur l’aide apportée par l’Allemagne ces 12 derniers mois et sur les événements organisés ce vendredi 24 février.

 

En termes de chiffres, l’institut de recherche économique Kiel Institute for the World Economy classe l'Allemagne loin devant la France. En effet, on compte une aide globale de 6,16 milliards d’euros soit 0,17% de son PIB pour l’Allemagne, contre 1,68 milliards soit 0,07% de son PIB pour l’hexagone (chiffres au 23 février 2023). Mais derrière ces statistiques, que se cache-t-il concrètement ?

 

L'envoi de matériel militaire, un sujet controversé 

Concernant l’aide militaire, les deux pays se font la course. Tous deux ont un temps hésité quant à leur implication militaire, la France voulant préserver ses relations avec la Russie et l’Allemagne suivant sa politique d’après-guerre de ne pas exporter des armes léthales dans des zones de conflit. Mais, en un an, leurs positions ont évolué.

 

Aujourd’hui on ne compte pas moins de 1.200 Ukrainiens qui ont suivi une formation sur le char de combat Leopard 2 en Allemagne, pour le compte de l’UE, et 1.800 sont actuellement en formation. Quelques 30.000 soldats devraient être formés encore par la Bundeswehr. D’après Boris Pistorius, ministre de la défense allemand, l’Ukraine devrait recevoir plus de 100 chars de combat de l’ancien modèle « Leopard 1A5 » de la part du Danemark, des Pays-Bas et de l’Allemagne. 

 

Des soldats ukrainiens ont également rejoint l’Allemagne pour suivre une formation sur le système de missiles antiaériens Patriot. Le gouvernement allemand souhaite confier à l’Ukraine, en accord avec les États-Unis, un système Patriot complet destiné à repousser les attaques aériennes russes.

 

Du côté français, selon les chiffres de l’Élysée, l’aide militaire a dépassé les 750 millions d’euros. Sébastien Lecornu, ministre des armées, a évoqué "un fonds innovant de 200 millions d'euros", qui permettra à l'Ukraine d'acheter directement du matériel auprès d'industriels français, en fonction des priorités de Kiev pour faire face à l'armée russe. 

 

Jusqu'à présent, la France aurait fourni 18 canons Caesar de 155 millimètres avec des milliers d'obus. En parallèle, Paris a aussi envoyé une quinzaine de canons tractés TRF1 de 155 millimètres. On compte également des missiles antichars, notamment des missiles Milan, adaptés contre les véhicules blindés et les bâtiments, des missiles anti-aériens Mistral… Critiquée comme participant moins que d’autres pays, et entre autre l’Allemagne, il faut néanmoins noter que ces dons font partie des stocks de l’armée active française et pas de la réserve.

 

Un engagement marqué pour les populations en fuite 

En matière d’accueil des réfugiés, là aussi l’Allemagne se place en tête. En deuxième position après la Pologne, elle a accueilli un million de réfugiés en un an. La France, quant à elle, compte plus de 100.000 réfugiés ukrainiens jusqu’à présent. Parmi eux, 20.000 ont été inscrits dans le système éducatif français. En outre, des programmes de bourses de stages intensifs en français langue étrangère ont été financés par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, avec l’Agence Campus France.

De son côté, la ministre allemande de l’Éducation, Bettina Stark-Watzinger, a promis de continuer à soutenir l’Ukraine dans le domaine de l’éducation. Selon elle, quelque 203.000 enfants ukrainiens étudient actuellement dans des écoles en Allemagne et 7.000 étudiants ukrainiens sont inscrits dans les universités allemandes.

 

Des prises de position politiques en faveur de l'Ukraine

Enfin, les deux voisins, au départ hésitants, ont montré un engagement politique fort en faveur de l’Ukraine. Olaf Scholz s’est rendu en Russie et a appelé chacun à agir avec courage et responsabilité : « pour ma génération, une guerre en Europe est aujourd’hui inconcevable – et nous devons faire en sorte que cela ne change pas ».  D’autre part, après la découverte des massacres de Boutcha et Kharkiv, la France avait alors soutenu à hauteur de 13,9 millions d’euros la Cour pénale internationale et le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU pour rendre justice aux victimes ukrainiennes.

 

Manifestation pour l'Ukraine février 2022
Manifestation pour l'Ukraine février 2022 © LPJ Berlin - Lukas Keller

 

Au programme en Allemagne le 24 février 

Plusieurs évènements sont prévus pour protester contre la guerre en Ukraine et commémorer les victimes. 

Le matin, une cérémonie officielle de commémoration au château de Bellevue est organisée par le président Frank-Walter Steinmeier. S'y retrouveront Olaf Scholz, d'autres représentants des organes constitutionnels ainsi que l'ambassadeur ukrainien Oleksii Makeiev. Une allocution du président fédéral ainsi qu'un message vidéo du président ukrainien Volodymyr Selenskyj sont à attendre. 

 

À partir de 16h, une manifestation, organisée par l'association ukrainienne en exil Vitsche et le Zentrum liberale Moderne, débutera dans le centre de Berlin sous le nom „Das Ungeheuerliche nicht hinnehmen“ ("Ne pas accepter l'énormité"). Elle se terminera par un rassemblement à la porte de Brandebourg vers 18h. 

 

Une autre manifestation est censée débuter à Alexanderplatz à 12h. Elle est intitulée „Friedenszug : Frieden für die Ukraine und weltweit“ ("Train de la paix : Paix pour l'Ukraine et le monde entier") et se rendra au Reichstag. 

 

De telles manifestations auront également lieu dans plus de 20 autres villes sous le slogan commun „Stoppt das Töten in der Ukraine“ ("Stop à la tuerie en Ukraine"). Les initiateurs sont avant tout des organisations du mouvement pour la paix qui s'engagent pour plus d'efforts diplomatiques en faveur de la paix et le plus souvent contre les livraisons d'armes à l'Ukraine. Mais les organisateurs demandent aussi clairement le "retrait des militaires russes d'Ukraine". Des services religieux et des prières pour la paix sont en outre organisés par les églises.
 

 

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