Organisées suite à l'invalidation du scrutin de 2021, les élections locales et régionales qui ont eu lieu à Berlin le 12 février dernier, présentent elles aussi leur lot de surprises et d'erreurs. Retour sur la situation 10 jours après le vote.
Le dimanche 12 février dernier, se tenaient les élections régionales à Berlin. Un scrutin majeur puisqu’il a pour but de réélire les 130 députés de la 19ème législature de la Chambre des députés de Berlin, pour la fin du quinquennat débuté en 2021.
De nouveaux rebondissements
Mardi 14 février, le directeur des élections de Berlin annonce que 466 votes par correspondance n'ont pas été pris en compte dans le district de Lichtenberg, en raison d'une erreur d'acheminement vers la commission électorale. Leur dépouillement était programmé pour le lendemain, afin que la commission puisse proclamer les résultats du district le 20 février.
Un tournant politique
Dirigée par le Parti social-démocrate (SPD) depuis 1999, Berlin voit, pour la première fois depuis 24 ans, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) arriver en tête avec 28% des voix, soit un gain de 10%. Elle devance largement le SPD, auteur de son plus mauvais score depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale allemande (18,5%). Preuve en est, le plus vieux parti d’Allemagne ne distance Les Verts que de 105 voix. L’actuelle maire de Berlin, Franziska Giffey (SPD), a d’ailleurs renvoyé implicitement la faute de son échec aux Verts en mettant, le soir de l’élection, son piètre résultat sur le compte notamment des choix faits en matière de circulation dans la capitale par sa ministre des transports Bettina Jarasch.
La chute du centre-droit continue
Si tous les autres partis se maintiennent, le Parti libéral-démocrate (FDP) échoue à conserver sa représentation parlementaire. Avec 4,7% des voix, le parti ne dépasse pas le seuil des 5% et de ce fait, ne peut pas siéger au parlement régional.
Le temps des alliances
Bien que les trois partis de la coalition au pouvoir (SPD, Die Linke, et les Verts) soient en recul dans les suffrages par rapport à 2021, ils conservent leur majorité absolue en sièges. Ainsi, faute de majorité absolue ou de partenaires viables avec lesquels former une coalition, la CDU ne serait probablement pas en mesure de faire progresser plus loin son résultat et laisserait aux Verts, au SPD et à Die Linke, qui forment une majorité ensemble, le soin de gouverner à nouveau Berlin.
Pour le secrétaire général de la CDU, Mario Czaja, il serait « indécent » que la coalition actuelle se maintienne. Qu’elles sont les possibilités qui s’offrent alors ? Kai Wegner, tête de liste de la CDU à Berlin, a confirmé qu'il allait inviter le SPD et les Verts à de premiers échanges en vue de former un gouvernement. « Je n'ai aucune préférence », a-t-il ajouté, assurant aborder les négociations de manière ouverte.
L'actuelle maire sociale-démocrate, Franziska Giffey, avait prudemment toujours laissé la porte ouverte à une alliance avec la CDU. La tête de liste des Verts, Bettina Jarasch, a de son côté assuré qu'elle accepterait l'invitation, mais a ajouté le lendemain à la radio publique Deutschlandfunk sa préférence pour une prolongation de la coalition sortante.
Un accord de la CDU avec les écologistes, dont la représentation à Berlin est très à gauche de l'échiquier, semble d'autant plus difficile que la politique anti-voitures de la candidate des Verts et ministre régionale des transports représente un point de conflit ouvert. Kai Wegner avait même exclu dans une interview récente une alliance avec les Verts s'ils maintenaient cette politique.
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