C’est une nouvelle qui est tombée ce mercredi 15 octobre. La compagnie aérienne Ryanair, première compagnie d’Europe, a décidé de procéder à une coupure majeure de ses vols vers et depuis l’Allemagne en vue de la saison hivernale 2025-2026.
C’est une décision qui était pressentie, elle est désormais officielle : Ryanair prévoit de supprimer 800 000 sièges en Allemagne et d’annuler 24 liaisons dans 9 aéroports. De plus, les bases de Ryanair à Dortmund, Dresde et Leipzig resteront fermées – aucun vol ne sera prévu depuis ces aéroports.
Ryanair n’est pas la première compagnie à réduire ses vols vers l’Allemagne, mais cette réduction reste sans précédent, d’autant plus que la compagnie communique énormément à ce sujet. La raison est simple : il s’agit d’un affrontement commercial entre les compagnies aériennes et l’État allemand au sujet d’une taxe sur le transport aérien, la Luftverkehrsteuer.
Cette taxe vise à faire payer le coût environnemental réel du transport aérien selon le principe du pollueur-payeur, et permet ensuite de financer la transition écologique. Elle rapporte ainsi plus de 1,5 milliard d’euros par an à l’État allemand. Le coût de cette taxe a augmenté en 2024, et la réduction du nombre de vols par Ryanair pour cet hiver constitue une riposte, une manière de protester contre cette hausse.
Ryanair conteste l’impact écologique de cette taxe, qu’elle qualifie de punition économique déguisée en mesure écologique, estimant qu’elle ne réduit pas réellement les émissions, mais déplace simplement les vols ailleurs. En effet, les sièges et vols supprimés en Allemagne seront redirigés vers d’autres aéroports plus compétitifs ailleurs en Europe.
Pour les voyageurs allemands, la conséquence est simple : moins de vols directs vers les destinations touristiques (Espagne, Italie, Grèce ou France), ainsi que des billets probablement plus chers.
Pour les villes concernées (Dortmund, Leipzig), la fermeture des bases Ryanair risque d’avoir de fortes conséquences sur les centaines d’emplois directs et indirects concernés, et pourrait également réduire le flux touristique entrant, affaiblissant ainsi le secteur touristique régional.
Tous ces éléments renforcent l’image de l’Allemagne comme un pays peu compétitif dans le secteur de l’aviation. D’autres compagnies, comme EasyJet, pourraient être tentées de suivre l’exemple de Ryanair et de renforcer leurs activités dans les pays frontaliers plus compétitifs, tels que la Pologne ou les Pays-Bas.
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